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L'ÉVEIL DE LA PERMACULTURE

Un film de Adrien Bellay

Intéressant, mais un rien trop partisan

À la rencontre des acteurs actuels de la permaculture, depuis ceux qui théorisent sur cette méthode, à ceux qui l'appliquent, en passant par ceux qui l'enseignent...

La permaculture a été théorisée dans les années 1970 par les Australiens Bill Mollison et David Holmgren. Il s'agit globalement de considérer que l'homme fait partie de son environnement et qu'il doit réfléchir à la manière dont il interagit avec celui-ci. Il s'agit d'une méthode systémique considérant l'aménagement d'un site et la culture de celui-ci de manière globale. Elle a engendré un mouvement, présenté dans ce documentaire comme particulièrement en vogue depuis une dizaine d'années, qui tend vers un modèle d'auto-suffisance, alimentaire, énergétique, en eau, en matériaux, tout en repensant les relations au sein de groupes sociaux.

Ce documentaire est particulièrement intéressant en tant que radiographie d'un mouvement qui a connu des hauts et des bas, selon les décennies et qui se retrouve particulièrement mis en avant en ces périodes de crise, où l'on raisonne économie locale et circuits courts. Au travers de différents portraits, d'enseignants, d'apprentis, de chercheurs, ce sont avant tout la recherche de sens à l'existence, le besoin de changer de vie et de partager, le rejet d'un système, et le désir d'un contact respectueux avec la nature, qui se dévoilent peu à peu.

Malheureusement, si le film met en avant quelques contradictions entre rejet d'un système où la consommation est le maître mot et théorie qui devient système elle-même, il évite tout de même soigneusement de poser certaines questions (le film se déroule en été et ne montrer rien d'une potentiellement difficile saison hivernale) et se termine sur certaines facilités affirmant que tout le monde peut s'y mettre (oubliant au passage que tout le monde n'a pas les moyens d'acheter un lopin de terre approprié, ou qu'imaginer les 80% de citadins retournant miter les campagnes serait environnementalement catastrophique). Intéressant, mais un peu trop facile.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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