Festival Que du feu 2024 encart

BOUQUET FINAL

Un film de Michel Delgado

Succession de sketches funèbres

Gabriel est un peu bohème, un peu ébouriffé, plutôt sympathique et fou de musique (il donne cours à des enfants et s’avère très apprécié des petits comme des grands). Gabriel sort d’une grande école de commerce, costard, cravate, gomina et accepte le poste de directeur commercial dans une grosse entreprise américaine de pompes funèbres. Deux vies que tout oppose pour un seul homme, ça fait des étincelles, surtout durant le mois de stage obligatoire sur le terrain auprès d’un ténor de l’enterrement...

Macchabées, thanatopraxie (ou « art restauratif »), cercueil rappelant le mobilier du défunt, stèles en tout genre, coutumes excentriques, capitonnage personnalisé, etc. Le cérémonial lié à la mort est riche en images, en anecdotes. Écrire une comédie puisant son souffle dans cet univers codifié à l’air vicié pourrait s’avérer une excellente idée. Cependant, si ce à quoi le spectateur est confronté dans ce film n’est pas spécialement mauvais en soi, malgré les bonnes idées, le tout ne tient pas la route.

En effet, nous sommes face à une succession systématique de gags plus ou moins drôles, mis bout à bout, et ce sans point de vue, sans lien, sans rythme, sans corps. Si bien que cela en devient vite lassant, si bien que l’on rie 2minutes, puis on baille un quart d’heure, puis on s’agace… Et ce n’est ni la banale histoire d’amour, ni l’évocation caricaturale des parents baba cool, ni l’amitié quelconque qui s’installe entre deux hommes qui ne pouvaient pas se souffrir, qui vient donner de l’ampleur à ce film.

Au contraire, le recours à des clichés livrés, sans égard et à la louche, a pour effet de banaliser les rares moments chargés d’une réelle émotion, ou d’un véritable effet comique. Ce qui manque à ce film c’est au final, de la mise en scène, un regard, ou l’articulation de plans et de mouvements de caméra. C’est le cinéma, en somme.

Theodora OliviEnvoyer un message au rédacteur

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