TAXI 5
Une suite efficace mais qui cale rapidement !
Sylvain Marot enchaîne les unes de Keuf Mag grâce à ses arrestations spectaculaires. Alors que sa mutation pour le RAID était enfin à portée, il se retrouve transféré à Marseille suite à une aventure avec la femme du Préfet. Là, en plus de devoir affronter un gang de braqueurs, il va devoir faire équipe avec une brigade pas très efficace et un chauffeur Uber un poil couard. L’arrivée dans le Sud ne va pas être facile…
Dix ans se sont déjà écoulés depuis le dernier "Taxi". Si Luc Besson est encore producteur (et co-scénariste), il a grandement remis les mains du véhicule à Franck Gastambide pour remettre au goût du jour la saga culte. Entouré de sa bande de fidèles, le comédien-réalisateur avait ainsi quasi carte blanche pour insuffler son humour dans l’univers bien connu de la célèbre 406 blanche. Et dès les premières minutes, on reconnaît les traits comiques caractéristiques des œuvres de l’ancienne "Kaïra", avec son mauvais goût assumé, son amour du gag outrancier et des vannes graveleuses, ainsi que son rythme explosif soutenu par une bande son travaillée (ici le rap des années 90 rencontre les nouvelles figures du courant musical).
Le scénario, lui, suit les aventures de Sylvain Marot, un super flic qui enchaîne les couvertures de Keuf Mag et les arrestations vrombissantes. Car dans ce nouvel opus, c’est bien le policier qui jouera les as du volant, son coéquipier étant en l’occurrence l’un des pires chauffeurs Uber de Marseille (il faut dire qu’il n’a même pas le permis). Épaulé par une brigade composée essentiellement de bras cassés (voire de psychopathes), le duo va devoir ne compter que sur lui-même pour essayer d’arrêter un gang de braqueurs italiens, et ainsi faire plaisir au Maire (le commissaire Gilbert, reconverti en politique, mais qui n’a rien perdu de sa verve pour les discours improbables).
Un peu à l’image de "Pattaya", "Taxi 5" ne tient malheureusement pas sur la longueur, la faute à des sketchs pas toujours inspirés et à une écriture qui se limite trop souvent à enchaîner des stupidités sans chercher à caractériser un minimum les protagonistes au-delà de leurs grossièretés. Mais comme d’ordinaire chez lui, Gastambide parvient à alimenter son récit de plusieurs fulgurances, de différentes séquences où le détournement des stéréotypes laisse entrevoir une véritable audace, un sens aiguisé pour les blagues irrévérencieuses. En jouant à fond le côté régionaliste (références et caméo de rappeurs marseillais, apparition d’un célèbre supporter de l’OM, célébration de la ville à travers les nombreux plans extérieurs), le film réussit le mariage entre l’héritage de la franchise et la nécessaire injection de nouveaux éléments. Soit un résultat qui devrait satisfaire les fans de la première heure, comme les aficionados de la team Gastambide. Et c’est déjà pas mal !
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur