STEAK
Parodie réussie
Alors qu’il est au lycée, Georges, souffre douleur de quasiment tous les autres élèves, se venge en abattant trois de ses camarades lors d’une fusillade. Mais c’est finalement son seul ami Blaise qui sera arrêté et condamné. Sept ans plus tard, en 2016, Blaise sort de prison. Georges l’attend à l’extérieur dans son 4*4, la tête recouverte de bandages…
En inventant un monde futuriste finalement très proche des standards des années 70, avec bandes de jeunes à la mode (« Grease ») et évènements proches du fait divers fantastique (« Carrie »), Quentin Dupieux réussit là où d’autres s’y sont récemment cassé les dents en jouant l’exagération permanente (« Foon »). La bonne idée est ici de partir des clichés baignant les films situés en highschool, et de simplifier encore les traits de la société américaine pour mieux en épingler les ridicules dérives.
Ainsi, dans son monde, tous les jeunes roulent en 4*4, signe d’une richesse qu’ils n’ont pas, et tous, comme les adultes, se sont fait refaire une partie du visage. Hormis la tête intégralement bandée de Ramzy (quasiment durant la moitié du film), observez les personnages en arrière plan, car eux aussi sont couverts de divers pansements. Cet état de fait, outre un aspect comique, génère aussi une certaine inquiétude, supprimant toute expression, et permettant au réalisateur, filmant certains plans sur fond très sombre, de donner à son anti-héros une allure d’homme invisible.
Inconsistant le personnage l’est. Il se vexe quand ses blagues foirent, il apprend à jouer à une sorte de base ball incompréhensible où le ballon est en forme de dé, il enlève des fillettes – ce qui semble monnaie courante - , et fait preuve de bien peu de courage. Enfin son étrange ressemblance avec Michael Jackson une fois lifté est à hurler de rire. Vous l’aurez compris, « Steak » est un film référencé, mais aussi bourré de bonnes idées de scénario comme de cinéma (il va même jusqu’à utiliser des musique dissonantes), qui ne plairons cependant pas à tout le monde. La réaction des fans d’Eric et Ramzy sera d’ailleurs à observer, ceux-ci s’inscrivant finalement bien, mais avec retenue, dans l’univers surréaliste de Dupieux.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur