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SNOW ANGELS

Un film de David Gordon Green

Une expression glaçante de la souffrance

Dans la petite ville de Butler, près de Pittsburgh, dans l'ouest de la Pennsylvanie, en plein hiver, un adolescent découvre son premier amour. Dans le même temps, il doit supporter la séparation de ses parents. Parallèlement, une mère de famille, harcelée par son ex-mari ivrogne, tente de surmonter un terrible drame personnel...

David Gordon Green scénarise et met en scène un roman de Stewart O’Nan. On comprend que le réalisateur ait retenu cette histoire de drame familial. Tous les éléments narratifs sont incroyablement liés et amènent au dénouement qui prend le spectateur aux tripes. Trois histoires parallèles traitent de l’amour : amour-découverte entre deux jeunes ado, amour-déchirure pour un couple en déperdition, amour-tragique entre deux ex, séparés depuis la disparition de leur fillette. Une vision de l’amour sous toutes ses facettes pour des « couples » bien ordinaires, dans des vies peu glorieuses, et aspirant au même bonheur.

Le film commence doucement comme un matin au réveil, se poursuit glaçant comme une journée hivernale de Pennsylvanie et se termine… à vous de le découvrir. Les sentiments autour de l’amour sont exacerbés dans ces petites histoires qui font les grands destins. Les émois, les manques, les jalousies, les frustrations : l’amour est un sentiment multiple que David Gordon Green sait remarquablement retranscrire. Il doit également beaucoup à ses comédiens: Kate Beckinsale quitte les vampires de « Underworld » pour ce film indépendant US où elle irradie de bout en bout, donnant la réplique à un Sam Rockwell d’une souffrance et d’une fragilité suspendues à la plus primaire des violences.

On regrettera simplement quelques longueurs par-ci, quelques platitudes par-là. Le réalisateur de « L’autre rive » (avec Jamie Bell en 2004), a néanmoins démontré sa force et son efficacité à installer une ambiance et à mener son récit jusqu’au bout, comme une histoire d’amour qui se vit de la première émotion à la dernière vibration. Il laisse ainsi un film fort, en forme de plongée en apnée dans le cœur de petites gens.

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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