SPRING
Une histoire d'amour fantastique et très équilibrée
"Spring" a beau débuter par un drame dont la mise en scène et l'interprétation touchent forcément, le film se poursuit avec de nombreuses notes d'humour habilement disséminées au travers des succulents dialogues du film. Si l'on ne connaît rien du film ou de ses créateurs (deux aficionados de l'horreur qui ont trempés dans un segment de "VHS viral"), on serait loin de se douter qu'il s'agit en fait d'un film d'horreur. Car "Spring" débute comme un bon film d'auteur, pour se poursuivre comme une savoureuse romance teintée de mystère et de surnaturel.
Et contrairement à l'accoutumée dans ce genre film, insérant des éléments fantastico-horrifiques, ces incursions ne jurent en rien. "Spring" n'est pas un film de genre hybride. C'est un film qui fait fi des genres, ce qui donne l'impression de voir une œuvre unique, même si, en l'analysant bien, il n'y a ici rien de vraiment novateur. En fait, le vrai tour de force des deux réalisateurs est d’asseoir une base solide pour inclure ce qui les intéressent vraiment. L'écriture de la première moitié, des personnages jusqu'aux dialogues, entraîne directement le spectateur dans cette fabuleuse histoire d'amour. Les deux acteurs sont fusionnels et leur complicité crève l'écran. Ainsi, le jeu de séduction de Lou Taylor Pucci et de la ravissante Nadia Hilker finit par happer totalement le spectateur dans le récit, avant même que les premiers éléments intrigants pointent le bout de leur nez.
Cette première partie est tellement réussie que "Spring" pourrait ne rester qu'une histoire d'amour, et il y a fort à parier qu'il serait aussi bon, voire même meilleur. En effet, les incursions surnaturelles mais furtives intriguent et dynamisent le récit. Seulement, une fois que les tenants et les aboutissants sont connus du protagoniste et du spectateur par la même occasion, le charme se dissipe un peu. Néanmoins, cet écart de rythme ne ruine en nul point le plaisir que provoque ce long-métrage à travers sa photographie si particulière et ses personnages attachants. "Spring" passe du beau au répugnant comme si ces termes étaient synonymes. Et c'est merveilleux !
Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur