Festival Que du feu 2024 encart

AMOURS SALEES ET PLAISIR SUCRES

Un film de Joaquin Oristrell

Optimisme constant et modernité du propos

Depuis qu’elle est toute petite, Sofia veut devenir un chef 5 étoiles. Elle parvient à s’imposer dans la cuisine du restaurant de ses parents et apprend son métier. Elle tombe amoureuse de Toni, mais il la demande en mariage trop tôt, et sans comprendre sa passion. Elle se réfugie dans les bras de Franck, plus distant, qui fait mine de lui donner sa chance dans un restaurant. Mais au final ni l’un ni l’autre ne lui permet de réaliser son rêve. Elle refuse de choisir entre eux, leur préférant sa cuisine. Les deux hommes s’allient alors pour la soutenir, tant dans les cuisines, que dans le lit… Mais cela va-t-il marcher, et si oui, combien de temps ?

La bande-annonce et l’affiche donnent l’impression d’une partouze dans une cuisine. Est-ce pour cela que le film est si mal distribué ? Toujours est-il que l’on comprend vite que ce n’est pas le cas, ou tout du moins que le film n’est jamais ce que l’on peut craindre de prime abord : vulgaire.

Depuis le début, le réalisateur nous montre une femme de caractère, qui décide déjà toute petite qu’elle veut être cuisinière, et lorsqu’elle en a l’âge, qu’elle sera la plus grande cuisinière au monde. Face à elle, deux forces masculines se présentent, et tentent de s’imposer, Tino, qui veut le mariage, et Franck qui veut juste être l’amant. Sofia, remet les pendules à l’heure, et opte pour celui qui lui permettra de s’accomplir. Mais cela ne marche pas, et Franck propose un pacte : à trois dans la cuisine, et Sofia propose à trois dans le lit…

Cela marche assez facilement sur le plan culinaire, car Sofia a un don exceptionnel qu’elle parvient à mettre en avant, grâce à ses deux compères. Et cela marche aussi dans le lit, durant un temps tout au moins. Le film réussit la gageure de ne jamais être salace, de ne pas montrer ses comédiens dans des positions dégradantes, tout en offrant des situations naturelles. Sofia n’a jamais un magnifique broshing après avoir fait l’amour, et le spectateur peut se rincer l’œil avec les fesses des messieurs ici, et la poitrine de madame là. Que les messieurs se retrouvent à deux dans le lit ne leur est pas naturel au début, mais s’il faut en passer par là pour gagner Sofia, alors…

Le récit va de l’avant, de manière à la fois tonique, drôle et humaine. Le restaurant de Sofia ne marche pas toujours comme voulu, et être à trois dans un lit ce n’est pas toujours si simple non plus, vis-à-vis de la société. Si la cuisine de Sofia est toujours de qualité, sa vie privée peu banale, qui se résume à « travail toute la semaine, et sexe à trois le lundi », fait franchement jaser…

Mais le propos est toujours relevé par l’humour. Le réalisateur ne juge jamais ses personnages, et propose des situations toujours fraîches, souvent surprenantes, mais traitées avec tellement de bonhomie, de joie de vivre, et sans être sirupeux, que critiquer serait chercher la petite bête. Le film l’emporte donc par son optimisme constant, et la modernité de son propos. La dernière partie offre une scène qui aurait pu être d’une grande provocation, mais qui permet simplement aux personnages de se retrouver et de s’assumer. Chérie, on se met à la cuisine ? Mais à deux…

Ivan ChaslotEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire