CRUSTACES ET COQUILLAGES
Une comédie de mœurs, ensoleillée mais confuse
On attendait une nouvelle fois avec un impatience non dissimulée, le nouveau pari un peun barré de Ducastel et Martineau, auteurs des magnifiques et magiques Jeanne et le garçon formidable et Drôle de félix, films à la fois très personnels et aux thématiques universelles. Après la déception de Ma vraie vie à Rouen, les voici revenus avec un grain de folie et un brin de décalage, qui s’ils réussissent à faire croire aux personnages, ne font pas cependant ici un liant totalement convaincant au niveau du récit.
On admirera le travail de composition, d’un naturel déroutant des deux principaux interprètes. Valeria Bruni Tedeschi est lumineuse en femme, persuadée mais pas perturbée par la découverte de l’homosexualité de son fils, qui se laisse voguer à l’instinct. Gilbert Melki est surprenant, en homme qui fait des choix, et cache ses inquiétudes. Entre eux, Jacques Bonnafé donne dans le clown fantasque, dont l’apparition nu derrière un pot de fleur restera comme une scène inoubliable.
Malheureusement, si le traitement de l’homosexualité, des préjugés inhérents, de la routine du couple, des rapports aux enfants, et toujours, des premiers émois, sont toujours là, on n’est pas vraiment touché par la quête d’identité de chacun, comme on avait pu l’être dans Drôle de Félix. La magie des chanson n’opère pas non plus totalement, surtout lors de cette conclusion, un peu facile, et du coup, trop artificielle pour emporter l’adhésion. Vivement le prochain.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur