LE DOUDOU
A la recherche du doudou perdu
"Le doudou" nous propose une petite virée en région parisienne pour retrouver la peluche de la fille du personnage joué par Kad Merad. Nous voilà donc partis pour aller d’un point A à un point B (qui est susceptible d’être lui-même le point A) afin de récupérer le fameux objet réconfortant. Le duo va dès lors enchaîner les rencontres plus ou moins folles pour remonter sa piste (les informations de localisation du doudou se monnaient parfois, ce qui prête à sourire avouons-le).
Le problème avec ce doudou c’est qu’il ne parvient pas à devenir le petit film drôle et sympathique qu’il aurait dû être. Au contraire, il devient rapidement lourd, le timing comique étant rarement bon. De plus les dialogues sont assez pauvres, les punchlines tombent à plat et les situations comiques s’enchaînent sans imagination à l’image des différentes rencontres des deux protagonistes avec des personnages inégalement écrits, et dont aucun n’imprime notre mémoire durablement. Enfin, on passera rapidement sur les apparitions de guests : Guy Marchand en vieux monsieur libidineux souhaitant avoir Internet pour regarder des vidéos… (non, pas de spoil !) et Elie Semoun, qui fait du Elie Semoun en escroc religieux. Seule petite lueur au milieu de ces apparitions, le (trop court) caméo d’Olivier Baroux, plutôt amusant. Ce doudou fait pschitt dans bon nombre de domaines ce qui est dommage car son duo comique (Kad Merad et Malik Bentalha) semble trouver une certaine alchimie.
Bien évidemment, tapis dans l’ombre du rire rôde toujours de l’émotion et dans ce registre là ce long-métrage ne s’en tire pas mieux avec un conflit amoureux entre le personnage de Sofiane et sa petite amie teintée d’une grossesse non révélée et un final trop proche du tire-larme. Au final "Le doudou" reste dans le peloton de la comédie française moyenne, la faute à des blagues lourdes et à des personnages secondaires mal écrits (mention spéciale au trio de l’aéroport). Un comble pour une comédie, qui même dans les moments d’émotion ne rattrape pas le coche. Pourtant le scénario pouvait promettre quelque chose de débridé, mais il n’en est finalement rien.
Kevin GueydanEnvoyer un message au rédacteur