CE N'EST QU'UN DEBUT
Changer le monde, c'est possible
Vous allez beaucoup rire en regardant ce documentaire. Un mot d'enfant peut être souvent bien plus drôle qu'une réplique cherchée pendant des heures par un scénariste professionnel. Quelques exemples pour le plaisir. A propos de l'âme : « C'est un truc invisible qui est bleu ». A propos de la liberté : « Eh ben, je suis pas libre quand je fais la poussière des meubles ». A propos de l'intelligence : « Ma maman elle est intelligente parce qu'elle met jamais le Nutella dans le frigo ». Mais le film va beaucoup plus loin. Avant de vouloir nous divertir, il met surtout en avant la démarche pédagogique de Pascaline Dogliani. Et, à bien y regarder, c'est peut-être elle, l'héroïne de ce film. Car c'est elle qui a eu la démarche de mettre des enfants en cercle et de simplement les soumettre à des notions dont on ne parle normalement qu'en terminale... Nous entendons de nos propres oreilles le potentiel incroyable de réflexion de chacun de ces enfants. Ce qui impressionne, ce n'est pas seulement la profondeur que peut atteindre certaines de leurs idées, c'est surtout leur faculté à créer un dialogue, à s'écouter, à respecter la parole de l'autre, c'est à dire à faire à quatre ans ce que beaucoup de nos politiques ne savent pas faire à cinquante ans...
On ne peut s'empêcher de penser que si toutes les écoles de France intégraient ces ateliers dans leurs programmes, les jeunes de 2020 feraient un peu moins les cons que ceux d'aujourd'hui. Ainsi, si le film fait rire et réfléchir, il fait aussi espérer. Souhaitons que d'autres instituteurs et parents soutiennent et encouragent ce projet et que, peut-être, l'Éducation Nationale en prenne de la graine... Il est rare aujourd'hui de prétendre pouvoir changer le monde. Les protagonistes de ce film, une institutrice et des enfants de quatre ans, nous en apportent pourtant la preuve, avec humour et simplicité. Un succès en salle serait néanmoins nécessaire pour que le film fasse parler de lui et devienne un vrai phénomène de société. Ce serait mérité, mais surtout tellement bénéfique. Alors premier objectif, un million de spectateurs, et encore, ce ne serait vraiment qu'un début...
Rémi GeoffroyEnvoyer un message au rédacteur