SUR LA LIGNE
Top départ d'une cinéaste à suivre
Après une très grande expérience en tant que monteuse, Andréa Sedlackova passe derrière la caméra pour s’intéresser à l’athlétisme. Mais elle choisit un lieu et une époque bien précis, donnant une dimension particulière à son récit. Car les péripéties d’Anna, jeune sprinteuse qui rêve des Jeux Olympiques, se déroulent en Tchécoslovaquie en 1980. Dans cette atmosphère où règne la paranoïa, la demoiselle va se retrouver victime d’un système où l’on sacrifie ses athlètes sur l’autel du collectivisme, les obligeant à se doper pour montrer la puissance des sportifs communistes.
Bénéficiant de qualités esthétiques indéniables et d’une photographie léchée, "Sur la ligne" développe un récit complexe et troublant en redessinant parfaitement les alentours du paysage politique de l’époque. Davantage une chronique sur la lutte des idéologies qu’un drame sportif, le film impressionne par sa capacité à plonger le spectateur dans cette ambiance anxiogène où l’autoritarisme était réel. Néanmoins, quelques facilités scénaristiques atténuent considérablement la puissance émotionnelle de l’ensemble. En particulier, dès que la cinéaste cherche à inscrire son métrage dans un certain sentimentalisme, celui-ci perd considérablement de son efficacité. Toutefois, il n’en demeure pas moins une œuvre audacieuse qui marque les débuts prometteurs d’une neo-cinéaste.
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur