Festival Que du feu 2024 encart

COUPABLE

Un film de

Atmosphère

Entre Blanche Kaplan et sa cuisinière, le doute plane. Le mari de la première a été retrouvé assassiné, un couteau de cuisine planté dans le dos. Un avocat est chargé de défendre celle-ci, alors qu'un policier enquête...

Laëtitia Masson (« A vendre ») a toujours su créer le doute et le malaise, privilégiant souvent la composition d'une atmosphère à un récit linéaire. C'est encore le cas ici, où elle construit une intrigue basée sur le mystère et l'impossibilité de la rencontre, dont se dégage un étrange charme. Par touches surréalistes, elle décale légèrement son récit d'une trame classique de film policier, où seuls les personnages auraient pu sembler incongrus. Ainsi la cuisinière aime à errer en longue robe, telle une utopiste Lady Chatterley, mallette de couteaux à la main, et le policier partage une certaine vision du couple avec son chat empaillé, posé en permanence sur la table de la cuisine. On s'amuse de ces clins d'oeil, autant qu'on se passionne pour les personnages.

Car dans « Coupable », chacun fuit l'implication, le contact avec l'autre. Et si les élans sont là, l'inévitable culpabilité de celui qui aime et partage, les fait reculer un à un. Entre la vision idyllique de l'amour, fantasmée par la veuve un rien illuminée (formidable Anne Consigny), l'avocat à la coiffure d'un autre temps (Jérémie Rénier), sa femme encore amoureuse mais trop en attente (Amira Casar, déboussolée) et l'énigmatique policier (Denis Podalydès), on s'attache finalement sans s'en rendre compte à cette galerie de personnages. Reste le cas d'Hélène Fillières, distante et boudeuse, dont le personnage ne provoque certes pas la sympathie, mais intrigue dans tous les sens du terme. Elle captive autant qu'elle déconcerte, un peu à l'image du film dans sa globalité.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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