Festival Que du feu 2024 encart

BUBBA HO-TEP

Un film de Don Coscarelli

Les icônes ne meurent jamais

Une petite ville de l'Amérique profonde est menacée par une terrible momie, Bubba Ho-tep, qui veut absorber l'énergie vitale des habitants. Afin de la combattre, deux pensionnaires de l'asile local unissent leurs forces. Parmi eux, l'authentique Elvis Presley et un homme qui se prend pour John Kennedy…

Trois films se cachent derrière ce qui ne semble être qu’une bouffonnade inepte : une comédie décalée, un film d’horreur de série B et un drame touchant sur la vieillesse. Si la tonalité comique prévaut sur toute autre, Bubba Ho-Tep est un pur film fantastique, tant dans son inscription mythologique (mythologie égyptienne avec la momie, mythologie américaine avec Elvis et JFK) que formelle (couloirs inquiétants, éclairages incertains…).

C’est aussi une réflexion sur le statut d’icône, et plus largement sur l’immortalité…et son contraire. Car même au crépuscule de leur vie, nos héros vont se battre corps et âmes (littéralement) contre l’étrange momie…Véritable conte sur la vieillesse (il était une fois Elvis avec une excroissance sur le pénis !), le film raconte comment deux grabataires vont s’incarner dans des personnages immortels (Elvis et JFK) pour fuir le poids de l’âge. Et la gloire, ce que l’on incarne plus que ce que l’on est, devient un chemin vers le salut de l’âme….

Hauts en couleurs et excentriques au possible, les personnages évoluent dans un scénario aussi improbable que solide, efficacement ficelé, le trop-plein étant toujours désamorcé par les voix off pince sans rire d’Elvis. Ce dernier est incarné par une autre icône, Bruce Campbell (alias Ash !), formidable dans ce rôle d’homme qui tend au repos éternel. Drôle, touchant, débridé et farfelu, Bubba Ho-Tep est autant un joli conte chargé de sens (nul ne mérite de mourir dans l’oubli) qu’une comédie fantastique divertissante et jubilatoire. A l’époque du formatage télévisuel, Coscarelli nous offre un film à l’originalité et à la liberté de ton précieuses.

Thomas BourgeoisEnvoyer un message au rédacteur

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