I’M NOT THERE
POUR: Niveau +3 -
Texte à venir
Anthony REVOIREnvoyer un message au rédacteurAffirmant d'emblée que « même un fantôme est plus qu'une seule personne », Todd Haynes dresse avec « I'm not there » un portrait composite de Bob Dylan, chanteur de musique folk, aux paroles relatant avec vérité le difficile quotidien de ses semblables. Mais plutôt que de choisir la voie du biopic englobant une personnalité, il décline cette dernière au travers de furtives impressions, le compositeur étant incarné par divers acteurs (d'un petit black à Richard Gere, en passant par Christian Bale ou même Cate Blanchett, impressionnante et primée à Venise pour son interprétation).
Si le déb ut intrigue et séduit par ses mélanges de styles comme d'époques et d'influences, le tout se révèle rapidement indigeste, de par son aspect fatras et sa volonté de non synthèse, virant finalement à l'exercice de style aussi vain que peu captivant. Les fans de Dylan apprécieront peut être, les autres passeront forcément à côté de ce kaléidoscope soporifique. Dommage, car il s'agissait là d'un des films les plus attendus de l'année, récompensé du Prix spécial du jury à Venise, certainement pour son caractère innovant. Mais voilà, si le réalisateur prodige des excellents « Safe », « Loin du paradis » avait su capter l'esprit d'un mouvement musical et d'une époque avec « Velvet Goldmine », il n'a pas su ici transmettre l'impression d'un artiste complexe.
A construire un portrait polymorphe, il semble certainement s'être amusé, oubliant en route, le plaisir du spectateur, qui lui, s'ennui. Mais saluons tout de même la tentative d'une autre forme de cinéma.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur