Christian Bale
Enfant star devenu super-héros à l’écran, adepte des métamorphoses et des pertes de poids impressionnantes, Christian Bale est aujourd’hui un grand nom du cinéma américain, son charisme imprégnant aussi bien des blockbusters que des métrages plus confidentiels. Ses transformations physiques l’ont érigé au rang d’acteur exigeant, Batman lui a offert la stature de star internationale, mais lui se contente avant tout de faire le cinéma qu’il aime, loin de ces préoccupations financières.
Christian Charles Philip Bale naît le 30 Janvier 1974 au Pays-de-Galle. Dès son plus jeune âge, le garçon développe des aptitudes devant les caméras, se prêtant au jeu avec engouement dès que l’objectif cherche à capturer ses poses juvéniles. Face à son aisance, c’est tout naturellement que ses parents vont chercher à le faire tourner dans différentes publicités, les directeurs de casting raffolant de sa petite bouille d’ange. Dès l’âge de 8 ans, il enchaîne alors les différents spots, lui donnant le virus de la comédie. À l’âge de 10 ans, il fait ses débuts sur les planches avec « The Nerd ». Tous sont déjà enthousiastes devant le talent brut de ce gamin qui parvient à incarner ses personnages avec une facilité déconcertante. Le cinéma ne tarde pas à lui ouvrir ses portes avec le conte fantastique « Mio Min Mio », mais c’est son deuxième film qui lui permettra de se faire un nom. Âgé de 13 ans, il incarne le rôle principal de « L’Empire du soleil » de Steven Spielberg, drame historique où aux côtés de John Malkovich il fait des merveilles en orphelin détenu dans un camp de concentration japonais. Adulé par les critiques, ce film lance véritablement sa carrière et ses nombreuses collaborations avec les metteurs en scène les plus prestigieux.
Les spectateurs vont alors regarder cet adolescent grandir devant les yeux des caméras, d’abord dans de nombreux films à costumes tels que « Henry V » de Kenneth Branagh, « Les Quatre Filles du docteur March », « Portrait de femme » de Jane Campion ou encore « L'Agent secret ». Bien qu’il n’ait jamais étudié à l’Actors Studio, sa philosophie de jeu de sa rapproche de la doctrine enseignée en son sein, celui-ci s’immergeant véritablement dans ses différentes personnages. Les années 2000 vont aussi être les témoins de ces nombreuses transformations physiques, Christian Bale multipliant les écarts de poids et n’hésitant pas à malmener son corps lorsque le scénario l’impose. Son interprétation de Patrick Bateman, le golden-boy aux tendances meurtrières d’«American Psycho » lui vaut une nouvelle fois des critiques dithyrambiques. Après deux films grand public, la fable "dragonesque" « Le règne du feu », et l’épopée futuriste « Equilibrium » en 2002, « The Machinist » lui permet de se donner une nouvelle fois corps et âme dans un rôle, l’acteur perdant 28 kilos en 3 mois et s’interdisant de dormir durant plusieurs jours, pour incarner un ouvrier insomniaque tombant progressivement dans la paranoïa.
En 2005, ayant retrouvé sa musculature parfaite, il devient le nouveau Batman sous la houlette de Christopher Nolan. Ensemble, ils participent à une relecture sombre du comic, le super-héros étant plus que jamais en proie aux doutes. Avec « The Dark Knight » et « The Dark Knigt rises », Christian Bale efface complètement les différents comédiens qui avaient endossé la cape avant lui, ce dernier impressionnant une nouvelle fois en chevalier noir dont les faiblesses sont bien réelles. Si tout Hollywood est définitivement à ses pieds, le comédien ne va pas se contenter de cette saga, et va poursuivre sa voie atypique, multipliant des rôles éprouvants. Devant la caméra de Warner Herzog, il perd 25 kilos en pilote de l’armée américaine retenu prisonnier dans « Rescue Dawn » en 2007. Dès qu’il quitte Gotham City, Christian Bale profite de sa stature dans l’industrie cinématographique pour s’assurer des collaborations avec les cinéastes les plus prestigieux et renforcer sa renommée d’acteur physique polymorphe. En plus d’un nouveau film avec Christopher Nolan, « Le Prestige », on le voit chez Terrence Malick (« Le Nouveau monde » et bientôt « Knight of Cups »), Michael Mann (« Public Enemies »), David O. Russell (« Fighter») où sa prestation en ex-boxeur toxicomane reconverti en entraîneur lui offre enfin son premier Oscar, ou encore Zhang Yimou pour « The Flowers of War ».
Ayant aujourd’hui définitivement rangé la cape de Batman, Christian Bale n’en a pas pour autant fini avec le cinéma. En 2013, il interprète avec brio un frère en quête de vengeance dans « Les Brasiers de la colère », et un petit truand à la moumoute proéminente dans les seventies pour la comédie exubérante de David O. Russell, « American Bluff ». Définitivement installé comme un des acteurs les plus brillants de sa génération, sa prestation de Moïse dans « Exodus » de Ridley Scott devrait être à la hauteur de sa légende. Acteur caméléon, celui qui a débuté à l’âge de 8 ans possède l’une des filmographies les plus envieuses du gratin Hollywoodien, ses choix ayant (presque) toujours été plus dictés par les perspectives que lui offraient les rôles que l’argent posé sur la table. Si récemment « Terminator Renaissance » fait tâche sur ce CV parfait, ses métamorphoses physiques et son incroyable capacité d’adaptation à n’importe quel univers nous font rapidement oublier cet écart de conduite.
Le saviez-vous ?
Lorsque Pierce Brosnan a décidé de laisser derrière lui la panoplie de l’agent OO7, Christian Bale était le grand favori pour lui succéder, l’équipe de production lui ayant promis le rôle. Cependant, l’acteur préféra décliner la proposition, estimant que James Bond était beaucoup trop stéréotypé, et osant même le petit tacle en affirmant qu’il avait déjà joué un serial-killer.
Filmographie sélective
2013 : American Bluff, de David O. Russell
2013 : Les Brasiers de la colère, de Scott Cooper
2012 : The Dark Knight Rises, de Christopher Nolan
2011 : Fighter, de David O. Russell
2011 : The Flowers of War, de Zhang Yimou
2009 : Terminator Renaissance, de McG
2009 : Public Enemies, de Michael Mann
2008 : The Dark Knight : Le Chevalier noir, de Christopher Nolan
2007 : I'm Not There, de Todd Haynes
2007 : 3 h 10 pour Yuma, de James Mangold
2007 : Rescue Dawn, de Werner Herzog
2006 : Le Prestige, de Christopher Nolan
2005 : The Machinist, de Brad Anderson
2005 : Le Nouveau Monde, de Terrence Malick
2005 : Batman Begins, de Christopher Nolan
2005 : Bad Times, de David Ayer
2002 : Le Règne du feu (Reign of Fire), de Rob Bowman
2002 : Equilibrium, de Kurt Wimmer
2001 : Capitaine Corelli, de John Madden
2000 : American Psycho, de Mary Harron
2000 : Shaft, de John Singleton
1999 : Le Songe d'une nuit d'été, de Michael Hoffman
1998 : Metroland, de Philip Saville
1997 : L'Agent secret, de Christopher Hampton
1996 : Portrait de femme, de Jane Campion
1994 : Le Prince de Jutland, de Gabriel Axel
1994 : Les Quatre Filles du docteur March, de Gillian Armstrong
1989 : Henry V, de Kenneth Branagh
1987 : Mio min Moi, de Vladimir Grammatikov
1987 : Empire du soleil, de Steven Spielberg