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MISSION IMPOSSIBLE : ROGUE NATION

Impeccable en termes d'action, un nouvel épisode qui permet de découvrir une actrice magnétique : Rebecca Ferguson

Suite à une opération secrète en Biélorussie, à Minsk, durant laquelle l’équipe d’Ethan Hunt a réussi à récupérer un mystérieux « paquet » à bord d’un avion, l’agent de l’IMF (Impossible Mission Force) est enlevé par le Syndicat, une organisation secrète, visant diverses attaques terroristes. Pendant ce temps, la CIA obtient la dissolution de l’IMF, du fait des libertés prises avec le règlement. Voilà Ethan Hunt à nouveau isolé, mais aidé par une mystérieuse femme…

Grâce à un pré-générique à la James Bond, où Ethan Hunt (Tom Cruise) vient à la rescousse de ses collègues en sautant sur l'aile d'un avion en cours de décollage, le cinquième épisode de « Mission Impossible » affiche d'emblée deux de ses objectifs : offrir comme toujours du spectaculaire et faire la part belle à un certain humour (avec ici les maladresses de Benji qui peine à ouvrir à distance la bonne porte de l’avion).

Après cette scène d'ouverture, le vrai récit commence avec le basculement à Londres, l'enlèvement du personnage principal et la dissolution de l'IMF (offrant ainsi une double dose d'illégalités aux actions de l'ex-agent déjà très secret). Complexe et plutôt bien ficelée, l’histoire se double malheureusement d'un tour du monde un peu pénible (et si on passait par La Havane, Paris, Casablanca ou Vienne, histoire d'offrir au spectateur quelques beaux décors...). L'exemple de l'opéra de Vienne est d'ailleurs symptomatique d'une des limites d'un film qui fait du tourisme, le scénario ne s'embarrassant pas de la moindre crédibilité quant à l'invitation et au voyage de Benji, partant soudain en toute naïveté à Vienne pour le week-end, alors qu'il travaille à la CIA.

Mais l'on sait bien que ce sont aussi ces petites entraves au réalisme qui font le sel de ce genre de productions. Ici l'aspect surhomme du personnage principal est particulièrement mis en avant (voir la scène de torture et la manière dont il réussit à grimper à un poteau, tout en y étant attaché), mais un humour plutôt bien senti vient parfois contrebalancer ces excès (le passage sur la passerelle, suggérant la petite taille de l'acteur par rapport à son adversaire). Reste qu'on se demande bien, notamment, comment il peut échapper à un fusil mitrailleur dans un tunnel...

Malgré tout, les fans découvriront ici les habituels ustensiles de l'agent secret moderne, remis au goût du jour, comme les masques imprimés en 3D, les logiciels de reconnaissance faciale, les portes de voitures contrôlées par vitres sensibles aux empreintes digitales ou encore les lentilles de contact avec caméra intégrée (et oui le stade au-dessus des simples bonnes vieilles lunettes !). Le film offre, également, une bonne dose de rebondissements et ménage ses effets de surprise, tout en alignant des scènes d'action des plus époustouflantes. Ainsi, au-delà d'une bataille au couteau (qui aura le plus long ?), d'un classique compte à rebours de 4 minutes avec bombe dans un lieu public ou d'une superbe poursuite en moto qui vous projette au cœur de l'action, il recèle de réelles bonnes idées, telle la scène avec le premier ministre et les deux chefs chargés de la sécurité (un régal).

Mais la véritable innovation du film a été de mettre face au super agent une sorte d'alter-ego féminin. Incarné par une actrice suédoise, vue auparavant dans le navrant "Hercule", ce personnage énigmatique et au regard pénétrant, joue en permanence un double jeu, et voit son dessein dévoilé sur le tard. Rebecca Ferguson lui donne corps et s'avère absolument magnétique, dégageant un incroyable charisme, derrière une beauté plastique indéniable. Elle est tout simplement LA révélation de ce film d'action qui restera certainement comme l'un des meilleurs de la série.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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