APPLESAUCE
Une comédie délirante qui manque un peu de consistance
Si on peut déjà parler d’un habitué du Champs-Élysées Film Festival dont la quatrième édition vient de se refermer, c’est bien Onur Tukel. L’année dernière, son premier film, "Summer of Blood", comédie vampiresque lorgnant du côté de Woody Allen, avait connu les joies de la compétion. Rebelote en 2015 avec une nouvelle œuvre humoristique qui reprend les mêmes ingrédients que la précédente : les rues de New-York, des répliques aiguisées, des situations burlesques et un petit côté sanguinolent. L’histoire est celle de Ron, un homme qui s’apprêtait à raconter la pire chose qu’il ait jamais commise dans son émission de radio favorite. Sauf que, comme souvent, sa femme va lui demander de faire autre chose, le privant de cette joie. Peu de temps après, il va commencer à recevoir des membres humains. Les deux évènements ont-il un lien ? Qui veut se venger de lui ?
Corrosif et complètement barré, le métrage s’inscrit très clairement dans la veine du style si particulier du metteur en scène. Traitant aussi bien des petites trahisons entre amis que des infidélités, cette comédie déjantée est surtout l’occasion pour le cinéaste d’évoquer une Amérique post-11 septembre, thématique qui l’obsède littéralement. Mais à l’image de sa première réalisation, on retrouve sensiblement les mêmes défauts, notamment un rythme qui s’essouffle considérablement dès lors que la situation initiale est posée. Les idées sont nombreuses et les vannes généreusement distribuées, mais il manque cette maîtrise qui donnerait du consistant à l’ensemble. La faiblesse de l’écriture empêche ainsi l’immersion totale dans cet univers loufoque, et si le métrage demeure agréable et divertissant, on espère que le prochain trouvera enfin le ton juste pour amuser et intéresser sur toute la durée.
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur