LOVE OBJECT
Monique façon drame
Valérie Guignabodet nous avait offert en 2002, une comédie intitulée Monique. Albert Dupontel y commandait par hasard une poupée en plastique, singeant à merveille le corps d’une femme pulpeuse. Ici, il n’y a pas de hasard, et le garçon passe commande pour pouvoir s’entraîner à courtiser. Mais dans sa tête les choses déraillent rapidement. Et le basculement est assez bien rendu par une accélération du rythme et du montage.
La poupée va devenir le sosie de cette femme qu’il convoite, et inversement, lorsqu’il va enfin oser rencontrer la stagiaire, en difficulté de positionnement, il va lui offrir des habits qu’il faisait porter à sa maîtresse de latex. La dualité entre fantasme et réalité de l’autre est relativement bien exploitée au niveau d’un scénario montrant la limite fragile entre les deux et l’emprise de l’homme sur la femme.
On regrettera juste que l’on franchisse la porte du fantastique, avec notamment de faux coups de téléphones que l’homme semble entendre, ou des paroles silencieuses venant du jouet sexuel. La folie du garçon est donc, certes, palpable, mais au prix de raccourcis psychologiques assez faciles. Heureusement, l’esthétique du film, impeccable, et les deux interprètes, flirtant avec un équilibre difficile, donnent au spectacle un minimum de crédit.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur