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LA VERITE NUE

Un film de Atom Egoyan

Egoyan revient à ses obsessions, sans grand souffle cependant

Une journaliste débutante, mais déjà reconnue (Alisson Lohman), enquête sur la séparation d’un duo de présentateurs télé (Colin Firth et Kevin Bacon). Elle s’intéresse particulièrement au cadavre d’une femme de chambre, retrouvé à l’époque dans la baignoire d’une de leurs suites…

Dès les premiers instants, le ton est donné. La caméra saisit, en studio, comme au travers des écrans ou moniteurs, les rires de surfaces qui persistent encore entre les deux comédiens, et leur complicité qui s’estompe. La musique prend le dessus, les visages heureux se figent, et l’on sent le drame se nouer, irrémédiablement. Avec une mise en scène élégante, Egoyan imbrique divers temps, reconstituant, comme à son habitude, un puzzle fascinant, dans un premier temps tout au moins.

De retour à ses thèmes favoris, la pesanteur des secrets et vérités enfouies, la subjectivité des regards et interprétations, et surtout ici, les rapports entre enjeux personnels et secrets inavouables, le réalisateur canadien de Exotica et The adjuster ne réussit cependant pas à nous submerger d’émotion, comme dans De beaux lendemains. Le comportement de la jeune journaliste, entre arrivisme et implication, agace plus qu’il ne perturbe les autres personnages. Quant au fameux secret, il paraît de nos jours assez peu choquant, et sa révélation n’a finalement rien d’un climax. Reste que Egoyan regagne du poil de la bête, alors vivement le prochain film de cet auteur captivant.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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