ONDINE
La jeune fille de l'eau
Formaliste talentueux et éclectique, Neil Jordan aura presque toujours su allier les exigences des différents genres traités, à ses propres réflexions et thématiques. Qu'ils évoluent dans le fantastique ("la Compagnie des loups", "Entretien avec un vampire"), le thriller ("The Crying Game", "À vif") ou le drame historique ("Michael Collins", "la Fin d'une liaison"), ses films n'ont jamais laissé de côté l'humain, s'attardant à raconter le destin contrarié de personnages forts. De retour en son Irlande natale, Jordan ne pouvait que revenir à ce qu'il fait le mieux : raconter une belle histoire, de la plus belle façon qui soit.
La plus grande force de ce beau film qu'est "Ondine", réside dans l'interprétation fiévreuse de Colin Farrell. Loin de l'univers anxiogène d'Hollywood, le comédien retrouve lui-aussi son île d'origine, et s'approprie avec intensité un personnage qui lui ressemble en de nombreux points : lui-même ancien alcoolique, Farrell a un enfant handicapé et est tombé sous le charme de la belle Alicja Bachleda. C'est dire si ce rôle lui était destiné. Bercée par la partition mélancolique de Kjartan Sceinsson (Sigur Ros), son histoire se teinte d'un onirisme envoutant, à la lisière du fantastique (le chant d'Ondine...), là où la relation touchante, liant Syracuse à sa fille, bénéficie d'un réalisme bienvenu. Ôde à l'Irlande, à ses paysages et à son peuple, ôde à la force du conte et de la légende, "Ondine" déroule donc son charme étrange et émouvant, jusqu'à un dernier tiers qui, s'il remet en cause le mystère entourant la Selkie, finit de faire de ce film une magnifique histoire d'amour. Iontach.
Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE
COMMENTAIRES
Io
lundi 5 octobre - 8h26
Juste pour vous signaler un petit bug concernant ces films homonymes.
L'image de la page d'ouverture de votre site correspond bien au film de Christian Petzold (à l'affiche) mais le lien renvoie à celui de Neil Jordan