MANDERLAY
Une suite moins innovante que Dogville
Lars Von Trier signe avec Manderlay, le deuxième volet de sa trilogie sur l’Amérique, entamé il y a deux ans avec Dogville (et oublié du palmarès cannois de 2003). Si on note quelques changements d’interprètes, Bryce Dallas Howard (Le village) ayant remplacé Nicole Kidman dans le rôle de Grace, et Willem Dafoe ayant pris la place de James Caan dans celui de son père, les principes de mise en scène sans décors reste les mêmes.
On regrettera qu’ils soient cependant ici moins inventif, le plateau comportant cette fois-ci bien plus d’ustensiles, et laissant du même coup moins de place à l’imagination de chacun. Seul le parcours sur la carte des Etats Unis, que l’on peut suivre au début et à la fin, reste une idée efficace et originale, qu’on appréciera, comme le magnifique traitement des couleurs.
Côté scénario, le parcours de Grace est toujours parsemé d’erreurs manifeste, et de cruelles leçons pour la jeune femme qu’elle reste. Nécessité de réflexion avant d’agir, connaissance des catastrophes passées, devoir de mémoire, limites de la démocratie, et évolution mesurée des mœurs dans le temps sont au cœur de ce récit au goût amer. Mais l’on en ressort étrangement moins endolori que de Dogville, car le film semble au final, un peu moins cruel et surtout personnel. On attend le troisième volet avec impatiente.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur