LES TEMPS QUI CHANGENT
Un Téchiné bancal
Le nouveau André Téchiné (Les égarés) nous arrive un peu comme une surprise de fin d’année, aussi inattendu que brouillon. A la vision de ce film, centré principalement sur un couple d’acteurs qu’on a plaisir à retrouver face à face (après Le dernier métro, ou Drôle d’endroit pour une rencontre), on se demande si l’optimisme est de mise, ou si l’auteur a souhaité délivrer un message de tolérance, ou d’espérance simple, déjà contenu dans le titre.
Outre la laideur de la photo, pourtant usuellement très soignée chez Téchiné, on est surpris par le caractère éclaté du récit, oubliant le couple phare, touchant d’instabilité contenue, pour s’intéresser, à peine, aux destins de personnages secondaires, dont l’improbable couple que forment le fils de Deneuve, homosexuel (Malik Zidi), et la femme fragile qu’il traîne avec lui (Lubna Azabal). Le besoin de tendresse et de paternité semble mener à tout, et ceci concerne tous les personnages masculins, chacun dans leur logique. Finalement, aucun n’a plus, avec le temps, de dignité, ni de droiture, mais peu importe, car le temps change tout et apprend à composer. Peu convaincant, surtout dans son dénouement.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur