SISTERS IN LAW
Le poids de l’éducation et de la religion
Au travers du suivi de plusieurs affaires en parallèle, la réalisatrice met en évidence le poids de la religion musulmane, supposée juste, et se passant donc de justice. Entre tentatives de pressions de la part de groupes d’hommes, et désir social de maintenir une façade honorable, les victimes ont bien du mal à maintenir leurs plaintes et à aller au bout de leur démarche.
Peu à peu, une colère sourde point, dans le regard de ces femmes de justice. Car face à l’apparente banalité des actes, les arguments semblent sans effets. Ainsi une femme bat une gamine avec un cintre, « pour se faire respecter ». Ou encore un homme bat sa femme et considère ses punitions équitables, car il l’a « battue normalement ». Et cette colère en dit long sur leur démarche solitaire, qui ne semble ni relayée par le pouvoir et l’éducation d’Etat, ni par les médias.
Sorte de Dixième chambre (Depardon) camerounais, produit par Film Four, Sisters in law réussit à être percutant, et mériterait d’être vu, pour l’exemple, dans le pays mis en question ici, avec fermeté, mais aussi avec espoir.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur