LES NAUFRAGÉS
Koh Lanta a trouvé son nanar. Une catastrophe.
Un escroc à la morale douteuse et un teinturier qui a le cur sur la main se retrouvent naufragés sur une île déserte…
Parlons du film. L'histoire est abracadabrantesque mais on comprend que tout cela n'est prétexte qu'à une succession de gags et de punch-lines censés faire de ce film une comédie. C'est là que commence le drame. Rien n'est drôle. Rien ne fonctionne. Et non seulement on ne rit pas mais on soupire et on baisse la tête de honte, à l’idée d'avoir contribué financièrement à... « ça ». Car le vrai naufragé, c’est le spectateur qui a échoué dans une salle de cinéma déserte et qui aura, sur 1h35, du mal à survivre, seul au monde devant ce nanar, sorte de Koh-Lanta du pauvre. Ne parlons pas des rebondissements invraisemblables, ni du casting, pourtant de qualité mais dont on soupçonne que le film sert juste aux comédiens à arrondir leurs fins de mois. Surtout, ne parlons pas du dénouement ridicule (Daniel Auteuil, qu'est-ce qui vous a pris d'accepter ça ?!) et de la morale niaise au possible. Non, ne parlons pas de tout ça.
Parlons de ce que cela révèle à plus grande échelle. C'est exactement ce genre de films qui permet de conforter cette phrase : « La comédie française va mal ». Que des acteurs comme Laurent Stocker et Daniel Auteuil se retrouvent dans cette galère ne peut s'expliquer que de quatre façons. 1 : une pulsion artistique autodestructrice ; 2 : un manque de discernement à la lecture du scénario ; 3 : une absence de lecture du scénario ; 4 : un salaire substantiel. Quelle que soit la (ou les) raison(s), rien ne peut justifier l'existence de ce film, sinon un argument économique qui, n'ayant donc rien à voir avec une quelconque intention artistique, signe l'arrêt de mort (déjà en cours) de la comédie française.
Rémi GeoffroyEnvoyer un message au rédacteur