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JEAN-CHRISTOPHE ET WINNIE

Un film de Marc Forster

Une émouvante fable pour enfants, délicieusement tendre

Devenu adulte, Jean-Christophe Robin se retrouve obligé de travailler le week-end pour trouver des solutions de réduction de budget et éviter des licenciements. Il laisse donc sa femme et sa fille partir à la campagne, négligeant une fois de plus ces dernières. Mais lorsque Winnie l’ourson découvre que tous ses amis ont disparu, il se rend dans le monde réel et retrouve Jean-Christophe, espérant son aide et perturbant donc son labeur…

Il faut bien l'avouer, après l'adaptation catastrophique en dessin animé de "Pierre Lapin" au printemps dernier, on craignait le pire pour cette version "live" des aventures de Winnie l'ourson, sortant des studios Disney. Mais finalement quelques scènes suffiront à Marc Forster ("Neverland", "World War Z") pour nous plonger dans un univers empli de tendresse et de bienveillance, diffusant une atmosphère entre nostalgie et lucidité face au monde. Et cela donne au final un conte, certes balisé sur la fin, mais empreint d'une réelle magie enfantine, qui devrait captiver les petits et émouvoir les grands.

Choisissant de résumer en quelques minutes le passage à l'âge adulte de Jean-Christophe, depuis son poignant adieu à ses amis d'enfance, jusqu'à la guerre et son emploi envahissant, Forster enchaîne des bribes de vie, reliées par des titres de chapitres d'un livre dont les pages se tournent sous nos yeux et les illustrations a l'encre de Chine s’animent. Simple et beau graphiquement, ce générique, utilisant superpositions et flous à bon escient, permet d'introduire la distance creusée peu à peu avec l'enfance, sans trop en dire.

Le reste du film fait forcement penser à "Paddington", l'ourson étant tout aussi maladroit (voir le passage avec le miel lorsque Jean-Christophe accueille Winnie chez lui pour la première fois), une sorte de spleen léger s'ajoutant à l'humour au travers de dialogues d'une simplicité toute relative. Si les rouages de l'aventure ne sont pas forcément nouveaux, c'est avant tout la tendresse naïve que dégagent le dépressif Bourriquet, le joueur Tigrou, le trouillard Porcinet obsédé par les glands, et le gentil Winnie lui-même, qui fait l'essence de ce beau conte sur la famille, l'enfance et l'imagination. Un film dont l’ambiance rappelle le "Max et les Maximonstres" de Spike Jonze, et qui bénéficie de plus d'une impressionnante qualité des créatures en images de synthèses, qu'elles représentent des animaux (Coco lapin, Mâitre hibou) ou des peluches (les autres) et d'une mise en scène qui fait la part belle à une caméra portée, accentuant ainsi l'aspect fantastique de certains passages.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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