I DON'T WANT TO SLEEP ALONE
Poésie sur matelas
Deux après avoir remporter le Lion d'Or, Tsai Ming Liang revient avec un film où lits et matelas tiennent le premier rôle dans les liens qui se tissent entre quelques personnages. D'une poésie infinie pour peu que l'on se laisse séduire par son rythme très lent et la quasi absence de dialogues, "I don't want to sleep alone" est aussi un film sur l'intégration et la naissance de l'amour. Ainsi, les décors délabrés (chantiers, immeuble en quasi ruine, amas d'immondices...) prennent sous l'oeil de Tsai Ming Liang une beauté toute particulière.
Entre les deux garçons, au trouble d'un certain dénuement social, l'auteur ajoute le trouble d'une sexualité en plein questionnement. Mais jamais ses images ne sont glauques et la douceur de l'intime semble toujours devoir l'emporter sur la crudité du monde extérieur. Une réussite qui séduira les plus patients, ou tout au moins ceux qui savent, comme Tsai Ming Liang, déceler le beau dans toute chose, dans le laid comme le sale.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur