WEST COAST
Une bonne idée ne fait pas forcément un bon film…
Benjamin Weill n’a rien du nouveau venu dans le monde du septième art, puisqu’il a exercé ses talents de monteur sur bon nombre de productions françaises ("La Crème de la crème" et "Mea Culpa" récemment). À force de voir défiler les images des autres, l’homme s’est mis dans la tête que lui aussi, il pouvait passer derrière la caméra. Ce qui donne aujourd’hui "West Coast", un teen movie loufoque sur quatre adolescents boutonneux de Bretagne qui se rêvent en ganstas rappeurs californiens. Si ce postulat de départ promettait un récit initiatique déjanté, le résultat en est tout autre, la faute à une sérieuse carence scénaristique. Car au lieu d’esquisser les contours d’un trip comique, le néo-cinéaste se contente d’enchaîner les saynètes rarement drôles en se reposant uniquement sur la personnalité extravagante de ses protagonistes.
Alors oui, ces quatre gamins bercés au rap américain et biberonnés à l’ultra-violence ont cette énergie enthousiasmante et ce naturel attachant, mais cela n’est pas suffisant pour faire oublier la vacuité dans laquelle sombre le métrage. Avec ses adultes stupides et fiers de l’être, et ses quatre jeunes trop caricaturaux pour être intéressants, "West Coast" n’est qu’un long naufrage sur les côtes bretonnes, un film dont les bonnes idées ne trouvent jamais de représentation diégétique. Poussive et très mal écrite, cette pseudo-comédie nonchalante a toutefois le mérite de célébrer l’amitié avec un regard bienveillant. Sauf que malgré cette tendresse, sa durée de quatre-vingt minutes et notre sympathie pour les comédiens, le temps paraît bien long... Trop long !
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteurCOMMENTAIRES
Andre Piver pratiquant psychologie et medecine
mercredi 13 janvier - 11h39
C'est dommage, mais les adultes stupides suggerés dans le synopsis, répresentent parfaitement le manque de preparation pour la vie et encore plus pour le role masculin perdu, de nos jours. Filme excellent, drole et tristement propice.