AVRIL BRISE
Grand drame académique
Walter Sallès nous avait étonné par la fraîcheur et la spontanéité de son premier film, " Central do Brazil ". Avec son second, qui sort enfin en France, un an et demi après les USA où il avait été nommé à l'Oscar du meilleur film étranger en 2002, il déçoit un peu. La lourdeur de la construction dramatique vient rapidement plomber le film.
En effet, ici, aucune véritable montée de tension. Le caractère éblouissant de la lumière, la chaleur accablante, si elles sont bien rendues à l'image et appuyées d'effets sonores inquiétants, sont présents dès le début, anéantissant ainsi toute possibilité de progression. Même l'orage, outrageusement symbolique de la fin, tant il est irréel, ne parvient pas à ranimer l'intérêt du spectateur.
Ces codes ancestraux entre familles ennemies, mis à plats dans le film, auraient pu s'avérer captivant, si au lieu de nous montrer de manière certes esthétique, cet œil pou œil, dent pour dent, stérile, et les rêves caricaturaux du gamin, le réalisateur s'était attaché à nous les décrypter. Il y aurait eu certes, moins de mystère, mais plus d'intérêt.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur