À GENOUX LES GARS
Une comédie trop inégale, sur la manipulation sexuelle...
Antoine Desrosières nous plonge dans le quotidien d’adolescents au langage sans filtre issus de cette génération un peu perdue, les incitant à vouloir être adultes et les maintenant en même temps dans la naïveté ou l’insouciance de l'enfance. Un mélange qui pousse à faire des choses peu recommandées, sans réellement se rendre compte des conséquences.
Sur le papier cette histoire était sans nul doute très intéressante mais ce n'est malheureusement pas le cas de ce film qui traite d'un sujet grave sans jamais réussir à en prendre réellement possession. L'humour, trop peu subtil, ne suffit pas à rendre cette approche pertinente. Cela commençait pourtant bien lorsque nous suivons ces adolescents tourmentés par la question du sexe, mais devient trop vite étouffant lorsque les personnages se retrouvent perdus dans une spirale du premier amour qui se transforme vite en jeu de relations sexuelles forcées et chantage. Car comment, en tant que spectateur, réussir à rire sur la longueur, de la manipulation sexuelle d'une jeune fille ?
Heureusement, Souad Arsane (Yasmina) est attachante et convaincante dans son rôle. Surtout dans quelques scènes clés telle que celle où elle apprend qu'on la fait chanter et celle où elle fugue et fait la rencontre d'un dealer. Hélas, ce n'est pas le cas de certains autres seconds rôles qui sont loin d’atteindre la même hauteur. Le personnage de Rim, notamment, reste trop superficiel, la jeune actrice ayant bien moins de talent que sa consœur pour faire passer humour ou émotion.
"À genoux les gars" n'est pas un mauvais film mais manque de rigueur et traîne quelque peu en longueur. Malgré un sujet prenant et tout de même un peu d'humour (voir la scène de l'hôtel, très réussie) cela ne sauve pas ce film à la réalisation trop brouillonne qui tend à perdre ses acteurs ainsi que ses spectateurs...
Johan GarinEnvoyer un message au rédacteur