FAUBOURG 36
Un conte en chansons
Quand une bande d’amis au chômage décide de ressusciter un music-hall, ils ne se rendent pas compte des difficultés à surmonter. Mais une jeune fille à la voix douce vient à leur rencontre…
Cette fois-ci le réalisateur des « Choristes » a décidé de transposer une fois de plus son univers dans un passé proche, au milieu des années 30. Bien sûr tout tourne une nouvelle fois autour de la musique, car dans le fond, aussi bien les personnages que les lieux ont un certain côté chantant. Le décors, si imposant, devient à lui seul un acteur, invisible mais omniprésent. Les personnages prennent les traits de célébrités du passé en empruntant leurs caractéristiques et leur caractères à Gabin, Blier et autres Bourvil ! Les chansons en forme d'hommage à cette époque et à ses chanteurs, si elles ne s'ornent pas de refrains marquants, entraînent le spectateur, et l'incitent, au cours du spectacle, à suivre avec enthousiasme les pas de danse des comédiens.
Des costumes aux décors, en passant par les mouvements de caméra , on sent bien que le réalisateur a mis tous les atouts de son coté afin de donner au public le spectacle le plus abouti qui soit. Rien ne manque à cet étalage de couleurs et de mouvements, où même les âmes semblent s'arrêter par moment au dessus de la tête des personnages, avec parfois cependant un peu de trop de mélancolie. Comme ces grandes friandises que l'on déguste en s'arrêtant juste avant d'être écoeuré, mais qui gardent une place dans nos coeurs de grands enfants.
Il est vrai que le contexte politique de l'époque est vite évacué, que les personnages semblent vivre dans une bulle, mais tout alors ramène le spectateur vers ce palais de la musique et vers ses occupants, lui donnant la place que les trois compères lui espèrent. Et le casting donne aussi raison à Barratier, car entre un Jugnot impeccable en monsieur loyal plein de tristesse, un Kad Merad clown raté mais joyeux et un Clovis Cornillac militant et plein de gouaille, le spectateur a à faire à trois comédien dont le plaisir de jouer transpire à l'écran. Et puis que dire de la jeune actrice pleine de fraicheur qui se retrouve ici à chanter sous les hourra de la foule (Nora Arnezeder)... qu'elle est simplement magnifique.
En fin de compte, un film d'une autre époque, qui offre un plaisir pour les oreilles comme pour les yeux, tant par ses comédiens que par ses décors, tant par ses musiques que par ses costumes ! Nous n'aimons pas tous ce genre de musique, mais la fraicheur et l'honnêteté avec laquelle elle existe lui donne un avantage certain.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur