LE LIVRE DE JEREMIE
Un étalage de petites humiliations, sans grand intérêt
On savait Asia Argento fascinée par la violence. La voici donc qui adapte un livre (auteur J.T. Leroy) sur les sévices psychologiques infligés à un jeune garçon, qui finira aussi désorienté que sa mère. Certes les deux personnages apparaissent comme en mal d’affection, mais le film, voulu comme une perception que l’enfant peut avoir du monde, et souvent tourné à hauteur du gamin, met surtout l’accent sur le personnage de la mère.
A force de se concentrer sur cette femme perdue, qui s’offre à des hommes, se prostitue, humilie et torture littéralement son enfant, on en oublie le gamin. D’autant qu’Asia Argento s’est donné le rôle de la mère, et semble trouver son bonheur dans cette pathétique bonne femme sans volonté apparente, qui ne pense qu’à s’éclater, et dont les liens avec son enfant paraissent bien peu évidents. On s’éloigne donc rapidement du portrait de l’enfant, ou du tandem, pour aller vers celui de la mère, qui s’estompe vers la fin, et n’endosse jamais aucune responsabilité, Argento se contentant d’exposer les faits et les accès de colère, souvent sans signification. Mégalo ?
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur