Festival Que du feu 2024 encart

Niels Arestrup

Réalisateur - Acteur

Plus connu par les cinéphiles que par le grand public, Niels Arestrup est pourtant un des acteurs français les plus prolifiques, que ce soit au cinéma, à la télévision ou au théâtre. Véritable gueule, cet acteur charismatique et exigeant excelle dans tous les registres, ce qui lui vaut de nombreuses récompenses. Éternel second-rôle, il lui arrive fréquemment d’occuper le devant de la scène pour notre plus grand plaisir.

Né le 8 février 1949 à Montreuil, d’un père danois arrivé en France durant la seconde guerre mondiale, et d’une mère française, Niels Arestrup grandit modestement en banlieue parisienne. Dès son plus jeune âge, le bambin se rêve à devenir comédien, s’émerveillant devant le talent de certains à disparaître dans la peau d’un autre. Une fois son lycée terminé, le garçon s’inscrit immédiatement au cours de Tania Balachova pour approfondir son amour des planches. Très rapidement, le jeune homme débute sa carrière au théâtre, et tous s’accordent pour dire que le garçon bénéficie de prédispositions innées et d’un énorme potentiel.

Fort de son expérience acquise sur scène, c’est en 1973 qu’il débarque au cinéma, d’abord dans « Miss O'Gynie et les hommes fleurs » de Samy Pavel, puis dans « Stavisky » d’Alain Resnais. Amoureux du texte, Niels Arestrup va se tourner vers un cinéma d’auteur, tournant notamment sous la direction de Chantal Akerman, Frank Cassenti ou encore Claude Lelouch. On le voit par la suite dans des rôles de salauds (« Les Loups entre eux » et « La Rumba ») ou dans des personnages plus ambigus avec « La Dérobade » et « La Femme flic » notamment. Les années 80 marquent le début de ses premiers rôles ; il est ainsi l’amant d’un couple à trois dans « Le futur est femme » de Marco Ferreri, ou encore un chef d’orchestre hongrois dans « La tentation de Vénus ».

Durant la décennie suivante, le comédien se fait plus rare au cinéma, se contentant d’apparaître dans le « Délit mineur » de Francis Girod et dans « Rewind » de Sergio Gobbi. S’il ne cesse d’arpenter les plateaux de télévisions et les planches de théâtre, le comédien semble s’éloigner du septième Art, lassé des rôles qui lui sont proposés. Mais les années 2000 vont lui redonner l’amour du cinéma, celui-ci trouvant ses interprétations les plus marquantes et enchaînant les films à une vitesse effrénée. En 2002, il est un mari vieillissant pour Sophie Marceau dans sa première réalisation, « Parlez-moi d’amour ». Mais surtout, en 2005, on le voit en agent immobilier autoritaire et père de Romain Duris dans « De battre, mon cœur s’est arrêté » de Jacques Audiard, lui valant son premier César du meilleur second rôle. L’année suivante, il fait partie du casting impressionnant du succès populaire et critique, « Le scaphandre et le papillon » de Julian Schabel.

Et en 2009, l’acteur retrouve Jacques Audiard pour « Un prophète ». Sa composition de mafieux corse régnant en maître sur une prison est époustouflante de froideur et de virilité, lui permettant d’obtenir son second César du meilleur second rôle. Bénéficiant d’une forte aura dans la profession, Niels Arestrup obtient une réputation de comédien pointilleux et appliqué, les scénarios affluant désormais sur son bureau. Il est ainsi dans le thriller politique sur fond de guerre froide, « L’affaire Farewell » aux côtés de Guillaume Canet et Emir Kusturica, dans l’adaptation poignante du roman éponyme, « Elle s’appelait Sarah » ou encore dans le drame existentiel « L’homme qui voulait vivre sa vie » en 2010.

Multipliant les projets, sa renommée dépasse même l’Atlantique, celui-ci obtenant un rôle dans « Cheval de guerre » de Steven Spielberg. Comédien polymorphe, l’intensité de son jeu illumine la pellicule de « Je n’ai rien oublié » et « Tu seras mon fils » en 2011 également. Après avoir obtenu un nouveau César du meilleur second rôle pour sa prestation toute en retenue dans la comédie sur les méandres du pouvoir de Bertrand Tavernier, « Quai d’Orsay », il retrouve un rôle de malfrat dans le thriller à l’ambiance suffocante « 96 heures » de Frédéric Schoendoerffer, et reste dans une veine politique avec « Diplomatie » de Volker Schlöndorff. Respecté de tous, Niels Arestrup est aujourd’hui plus que jamais une gueule incontournable du cinéma français, trimbalant sa carrure dans des métrages exigeants où la qualité artistique prime sur les retombées commerciales, tout en poursuivant une carrière des plus fécondes au théâtre.

Le saviez-vous ?

Véritable boulimique de travail, Niels Arestrup est également passé derrière la caméra à deux reprises, pour « Le candidat » en 2006, drame politique avec Yvan Attal, et pour son court-métrage « L’invitation » en 2009. Cette année, il s’est également essayé à la mise en scène théâtrale avec « Big Apple » au Théâtre de l’Ouest parisien.

Filmographie sélective

2014 : Papa Lumière, de Ada Loueilh
2014 : 96 heures, de Frédéric Schoendoerffer
2014 : Diplomatie, de Volker Schlöndorff
2013 : Quai d'Orsay, de Bertrand Tavernier
2012 : La Dune, de Yossi Aviram
2012 : À perdre la raison, de Joachim Lafosse
2011 : Cheval de guerre, de Steven Spielberg
2011 : Je n'ai rien oublié , de Bruno Chiche
2011 : Tu seras mon fils, de Gilles Legrand
2010 : Elle s'appelait Sarah, de Gilles Paquet-Brenner
2010 : L'homme qui voulait vivre sa vie, d'Eric Lartigau
2009 : Un prophète, de Jacques Audiard
2009 : L'affaire Farewell, de Christian Carion
2007 : La Part animale, de Sébastien Jaudeau
2006 : Le Scaphandre et le Papillon, de Julian Schnabel
2005 : De battre mon cœur s'est arrêté, de Jacques Audiard
2005 : Les Fragments d'Antonin, de Gabriel Le Bomin
2002 : Parlez-moi d'amour, de Sophie Marceau
2001 : Une affaire privée, de Guillaume Nicloux
2000 : Le Pique-nique de Lulu Kreuz, de Didier Martiny
1998 : Rewind, de Sergio Gobbi
1994 : Délit mineur, de Francis Girod
1991 : La Tentation de Vénus, d’István Szabó
1987 : Barbablú, Barbablú, de Fabio Carpi
1987 : Charlie Dingo, de Gilles Béhat
1987 : Doux amer, de Franck Apprederis
1986 : La Rumba, de Roger Hanin
1985 : Signé Charlotte, de Caroline Huppert
1985 : Diesel, de Robert Kramer
1984 : Le Futur est femme, de Marco Ferreri
1980 : La Femme flic, d’Yves Boisset
1977 : La chanson de Roland, de Frank Cassenti
1976 : Si c'était à refaire, de Claude Lelouch
1976 : Le Grand Soir, de Francis Reusser
1974 : Stavisky, d'Alain Resnais
1974 : Je, tu, il, elle, de et avec Chantal Akerman
1973 : Miss O'Gynie et les hommes fleurs, de Samy Pavel

Christophe Brangé Envoyer un message au rédacteur

SA FILMOGRAPHIE SUR ABUS DE CINE

A RÉALISÉ
A JOUÉ DANS

AUTRES ARTICLES SUR ABUS DE CINÉ