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LOS SALVAJES

Un film de Alejandro Fadel

Obscur

Cinq adolescents s’évadent d’un centre de détention pour mineurs. Sans destination définie, ils commencent une longue marche à travers la pampa, tuant et pillant les rares personnes qu’ils rencontrent sur leur route, et s'adonnant à la drogue...

« Los Salvajes » n'est pas un film facilement accessible. Son auteur, l'Argentin Alejandro Fadel, a choisi de nous emmener sur les traces d'un groupe de jeunes gens, supposés délinquants, voués à devenir irrécupérables pour une société qui les stigmatise plutôt que de tenter de les réinsérer. Le scénario du film se limite à une fuite devenue progressivement traque, montrant la capacité de survie de l'homme dans son retour à un état quasi animal.

Si l'on tente de s'intéresser au début à ce petit groupe en voie de délitement, il n'est pas aisé de pénétrer dans leur monde, malgré les quelques tentatives du metteur en scène pour nous intégrer à leurs moments de liberté. Ainsi seules la cocaïne ou la colle qu'ils sniffent semblent constituer pour eux une issue. Entre les figures potentiellement dangereuses des adultes qu'ils croisent, et les projets et rêves qu'ils font sous influence, l'imagination d'un futur possible s'amenuise au fil du récit.

Malgré le gros travail fait sur le son, visant à dépeindre un univers menaçant (grondements d'orages lointains, bombardements...) et à nous entraîner dans la traque, l'aspect onirique du film se perd en une peinture d'un monde fini, où tout homme est un animal. Et l'image, faute d'un minimum de lumière, parti-pris difficilement justifiable, évitant de traiter la détresse, en devient de moins en moins regardable. Nombreux sont donc les spectateurs qui resteront sur la touche.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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