IN MEMORIA DI ME
Vide
'En mémoire de moi-même' nous donne à voir de l'intérieur, le mode de vie austère et les réflexions philosophiques imposées lors du séminaire. Rapidement l'ambiance du lieu et le silence deviennent difficilement supportables pour le personnage, qui va, tout au long du film, s'interroger sur les agissements de certains de ses frères et sur sa véritable vocation. Si le réalisateur essaye de donner à son film un semblant de suspense en versant dans le thriller, il échoue là où Bellocchio avait parfaitement réussi avec 'Le sourire de ma mère', à insuffler une quelconque tension à son récit. Jamais on ne ressent ni les supposées persécutions ni les tensions intérieures liées aux 'crises de foi' des personnages.
Avec un seul plan véritablement intéressant, à contre jour, de ce couloir aux multiples portes, donnant sur une lumière vive... le film pâti d'une réalisation qui use et en abuse des perspectives monumentales du lieu. Si la bonne idée de faire s'approcher le personnage de la seule fenêtre, permet de se rendre compte du contraste avec l'existence d'une vie extérieure (avec au passage un excellent travail sur le son), les plans sur la mystérieuse porte derrière cachant une pièce dont on ressort en pleurs ne font qu'évoquer le poids des traditions et les supposées manipulations visant à éprouver la foi.
Le récit s'étire donc en longueur. Et surtout le film ne fait pas dans la dentelle et livre une réflexion sur soi et sur la croyance, laborieuse et surtout bien peu accessible au commun des mortels. Ajoutez à cela
acteur héberlué en permanence et une utilisation de la musique classique qui tue le moindre rythme sans pour autant élever à une certaine spiritualité et vous aurez une idée du désastre.