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MERCANO LE MARTIEN

Un film de Juan Antin

Haro el capitalismo !

Mercano est un martien un peu farfelu qui lors d'une colère échoue sur la terre, en Amérique du sud, au milieu d'une population aux mœurs étranges : les humains. Etant bloqué sur notre planète il va se créer un monde virtuel sur Internet pour passer le temps et essayer de rentrer en contact avec ses amis. Un petit garçon, fils d'un grand industriel au bord de la faillite, se sent en permanence exclu et se réfugie sur le net à la recherche d'amis. La rencontre de ces deux êtres dans ce monde virtuel, va au début les rapprocher, mais les affreux capitalistes découvrant cet univers vont capturer le petit martien et pervertir sa création afin d'augmenter leurs bénéfices...

Ce dessin animé argentin oscille en permanence entre le burlesque et le satirique, avec des personnages au design grossier et boursouflé comme pour mieux stigmatiser leurs travers. Plus le film avance plus le coté satirique voir pessimiste se renforce au détriment de l'humour et des différents soucis du petit E.T en contact avec notre monde. Sa création virtuelle sur Internet se pose d'une part comme un axe de réflexion sur l'aliénation et le manque de dialogue dans nos sociétés. Du moins c'est ce qu'il laisse paraître au départ.

Car à partir du moment où le père du jeune garçon découvre l'existence de ce monde et du petit être, il décide de le mettre à profit pour remonter sa société et engendrer ainsi d'énormes bénéfices. Et c'est là que se trouve le véritable propos du film. Comme il le laisse transparaître, l'économie absorbe les phénomènes de société et met sur le carreau rapidement de nombreux consommateurs hypnotisés par cette invention. Cette diatribe trouve fortement résonance en la difficile période que vit encore l'Argentine après sa crise monétaire et la surchauffe de son économie.

Mais le film se perd alors et revient à sa première intention en repartant dans le burlesque lorsque le petit garçon part délivrer son ami, ceci avec un rythme trop enlevé pour ne pas perdre le spectateur. La fin du film est remplie de cynisme voir de pessimisme avec ces personnages explosant dans tous les sens. Et la violence renforce le nihilisme du propos. En fin de compte ce dessin animé argentin utilise parfaitement les contraintes et les possibilités du genre en s'aventurant sur des terres beaucoup plus sérieuses que sont les critiques vis-à-vis de la société de consommation et de ses dérives.

Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur

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