30 MINUTES MAXIMUM
3 braqueurs, 3 fiascos
Nous avons encore eu droit en novembre à une histoire de braqueurs amateurs (« Le casse de Central Park »). « 30 minutes maximum » va plus loin, en inventant les kidnappeurs amateurs (le fils de riche et son pote) forçant leur victime à s'improviser braqueur amateur (le livreur de pizza, lui aussi affublé de son meilleur ami). Absent durant une bonne partie du récit, apparaît le véritable tueur à gages, qui ne sait logiquement plus trop qui fait quoi chez tous ces amateurs. Scénario pas si simple, rebondissements toujours à la limite du crédible (sauf peut-être lors de la poursuite qui suit le braquage de la banque), ce film bavard aura de quoi plaire à un public adolescent, adepte de politiquement incorrect.
On s'amuse en effet autant des situations (les vols de la voiture et de la banque sont de grands moments de comédie et de bonnes intentions des plus incongrues), que des détails qui tuent (les déguisements de singes des kidnappeurs, le gilet-bombe avec chronomètre...), et des caractères bien trempés de ces personnages (comme celui de l'ami indien, nerveux en diable, ou du gangster latino qui a peur de se désinfecter à l'alcool... mais finalement bien ordinaires). Chacun a en effet ses enjeux propres, dont ils ne semblent pouvoir se défaire, malgré la gravité ou la particularité de la situation. On dit que les pires situations changent les gens et révèlent leur vraie personnalité. Le scénario de « 30 minutes maximum » (référence au livreur de pizza) prend cet adage à contre-pied, débouchant sur une comédie couillue dont les ingrédients ont un goût bien particulier.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur