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LA BALLADE DE L'IMPOSSIBLE

Un film de Trân Anh Hùng

Amours contrariés

En 1967, alors étudiant, Toru est très attaché à son premier amour, Naoko. Mais Toru vit désormais à Tokyo, où il est parti oublier le suicide de leur meilleur ami. Fait alors irruption dans sa vie Midori, une jeune femme vive et ouverte, ce qui est tout le contraire de Naoko...

Tran Anh Hung avait déjà gagné le Lion d'or au Festival de Venise en 1996 avec "Cyclo". Il y est revenu en 2010 pour présenter en compétition "Norwegian wood", récit de l'amour impossible entre un jeune homme et l'ex-petite amie de son meilleur ami, suicidé à l'âge de 17 ans. Formaliste indéniablement doué pour la composition de ses plans et pour l'utilisation de couleurs flamboyantes ou sereines (voir aussi la magnifique photo de « L'odeur de la papaye verte » ou de « A la verticale de l'été »), le réalisateur français d'origine vietnamienne n'arrive ici à éblouir que par la beauté des intérieurs et celle des paysages austères qui jalonnent sa poussive histoire de folie et de jalousie. Il sature ponctuellement, comme à son habitude, son écran de couleurs, certes magnifiques, mais parfois un peu trop signifiantes: ici le rouge pour le suicide, là le bleu pour la sérénité de l'amour.

Mais la légèreté n'est clairement plus présente, même dans les moments d'intimité entre des protagonistes, chacun étant perdu dans sa propre logique. Et le nouveau trio amoureux, formé avec une fascinante jeune étudiante, n'intéresse pas vraiment, malgré la plongée dans la folie d'un des personnages. D'autant que finit par s'y mêler une troisième femme. Bref, l'adaptation ne donne pas vraiment envie de lire le best seller de Haruki Murakami (1987). Au final, on s'attardera uniquement sur quelques plans larges fascinants, Tran Ahn Hung détachant avec bonheur quelques silhouettes sur divers fonds, tels des fantômes qui n'ont pas choisis de continuer à vivre : un mur contre lequel le héros s'appuie, une étendue enneigée dans laquelle les amoureux s'étendent, un champs de hautes herbes où ils se promènent, tout de blanc vêtus...

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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