ROSALIE BLUM
Une belle surprise à l’univers coloré et aux protagonistes touchants
Julien Rappeneau, scénariste expérimenté et fils de, passe enfin derrière la caméra pour l’adaptation du roman graphique de Camille Jourdy. Reprenant la construction en trois actes, le film retrace selon trois points de vue la rencontre entre Vincent Machot et Rosalie Blum. Lui, est un jeune homme bloqué dans la monotonie de son existence, incapable d’apprécier son métier de coiffeur, incapable de se séparer de sa mère envahissante, incapable d’entretenir une relation stable avec sa petite-amie partie travailler dans la capitale. Elle, est une caissière au visage mélancolique dont le sourire habille les murs de sa petite épicerie. Mais lorsqu’il voit cette femme, un sentiment de déjà-vu et de curiosité le pousse de manière incontrôlable et incompréhensible à la suivre.
Fable lunaire et maline, "Rosalie Blum" est un de ces feel good movie charmeurs et charmants, dont la mélodie poétique réchauffe les cœurs. Avec son ambiance sucrée et chaleureuse, le métrage se déguste comme un bonbon, nous invitant doucement à plonger dans cette atmosphère incongrue. Gentiment loufoque et drôlement touchant, le film doit beaucoup à son scénario qui évite habilement toutes les redondances dont aurait pu souffrir la forme. Surtout, cette comédie douce-amère est une belle galerie de personnages hauts en couleur, en particulier cette étudiante paumée, nièce de Rosalie Blum, et ses deux amies légèrement barrées.
Mais le charme n’aurait pas agi de la même manière sans le talent des comédiens. Et si Noémie Lvovsky et Kyan Khojandi font admirablement le job, c’est une nouvelle fois la jeune Alice Isaaz qui vole la vedette à ses pairs, s’imposant définitivement comme une étoile montante du cinéma français. Sans être un chef d’œuvre, "Rosalie Blum" est une œuvre envoûtante, dont la simplicité renforce la dimension comique et l’empathie pour ses personnages terriblement attachants. On ne rit pas à grands éclats, mais on ressort avec un large sourire, le cœur léger et l’envie, déjà, de découvrir la prochaine réalisation de Julien Rappeneau. Wait and see…
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur