TWO HUNDRED THOUSAND DIRTY
Sympathique et décalé
"Two Hundred Thousand Dirty" est un film sympathique, sans grands moyens, dont le principe de départ fait penser au "Clerks" de Kevin Smith, la verve en moins. On y voit en effet trois employés (puis quatre, lorsque la belle Isabelle les rejoint, en stage), passer leur temps à discuter, et faire face à l’ennui autant qu’à un patron agacé par leur incompétence. Si les textes sont amusants, c’est dans le décalage entre un ton désabusé et cynique, et la gravité des situations dans lesquelles ils vont se retrouver embringués, qui fait mouche.
Car lorsque le personnage d’Isabelle demande à Rob d’assassiner son mari, pour toucher la prime de l’assurance (les fameux 200 000 dollars du titre), on n’est presque pas étonnés que Rob, en quête d’un nouveau sens à sa vie après sa rupture, accepte de jouer le jeu. Portrait superficiel de trois losers attendrissants, le film peut alors aligner les scènes réjouissantes jouant sur leur incompétence, autant en tant que vendeurs qu’en tant que tueurs à gages.
À l’aide d’une composition des plans simple et efficace et d’un humour noir pertinent jouant sur l'apathie et l'incongruité des situations, "Two Hundred Thousand Dirty" séduit sans pour autant atteindre les sommets du Tarantino de "Pulp Fiction", le rythme demeurant résolument apathique. Si le jeu des acteurs constitue peut-être la limite du film (particulièrement dans les scènes d’explication de la fin), on se réjouira de l’efficacité d’un comique de répétition utilisé à bon escient, notamment lors des scènes liées au déguisement d'indien des différents amants de l’ex petite amie de Rob.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur