THE CALL
Des promesses et beaucoup de déception !
Depuis l’excellent "The Machinist", dans lequel Christian Bale nous offrait une énième métamorphose époustouflante, Brad Andersen avait multiplié les épisodes de séries TV et les séries B directement sorties en DVD dans nos contrées. Avec "The Call", il revient sur le devant de la scène avec un thriller original nous plongeant au cœur d’un centre d’appel du 911, le numéro des urgences américaines. Au cœur de cette « ruche », comme la surnomment les protagonistes, ce sont les rouages traditionnellement invisibles de l’organisation des secours qui nous sont révélés, nous conduisant dans les méandres de la ville de New-York.
Chaque heure, des milliers d’appels convergent vers cet unique lieu, où les opérateurs doivent respecter méticuleusement les règles pour permettre un sauvetage ou une arrestation dans les meilleurs délais. Et à ce petit jeu, Jordan Turner (Halle Berry) excelle, ne perdant jamais son sang-froid, jusqu’au jour où elle s’estime responsable du kidnapping d’une petite fille. Et lorsque l’histoire se répète, elle se retrouve une nouvelle fois être le seul lien entre la fillette enlevée et les officiers de police. Pour réussir à la sauver, elle va devoir combattre ses propres démons.
C’est ainsi sur des bases très prometteuses que débutent le long-métrage, un suspens haletant attrapant les spectateurs dès les premières minutes. Nous immergeant dans un univers atypique, le réalisateur parvient habilement à créer un climat anxiogène, en alternant des scènes à l’intérieur du centre, et d’autres à l’intérieur du coffre de voiture dans lequel se retrouve bloquée la petite fille. Malheureusement, malgré un montage ingénieux et l’interprétation animale de Halle Berry, le métrage se fourvoie dans une course contre-la-montre outrancière, dont les incohérences et les invraisemblances ne cessent de s’accumuler. La maestria des débuts est alors complètement galvaudée pour un thriller banal, aux ficelles et aux ressorts apparents, et dont les maladresses et le manque de réalisme condamnent le projet à se diriger sur les pentes du nanar.
Et la tension palpable des premiers instants s’estompe irrémédiablement, le métrage finissant même par devenir risible, en particulier lors de sa conclusion. Le scénario nous promettait pourtant de belles choses, mais le manque de travail sur la personnalité du grand méchant du film, caricatural et excessif, empêche "The Call" de combler nos espérances initiales. Le talent des deux actrices principales n’est absolument pas à mettre en cause, celles-ci débordant d’énergie et de bonne volonté, mais c’est en lorgnant du côté des sentiers battus du blockbuster que le métrage s’est perdu. Malgré l’originalité du quotidien de ces opérateurs de centres de secours, Brad Anderson ne parvient à obtenir qu’un thriller insignifiant. Que de regrets !
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur