FRAGILE
Une émotion qui vous prend par surprise
Une infirmière accepte de prendre un poste de nuit, dans un hôpital où il ne reste plus que huit enfants. Leur déménagement a été retardé du fait d’un accident ferroviaire, dont les victimes, nombreuses, squattent les lits du nouveau centre d’accueil…
Avec une première scène choc, où un gamin se retrouve les os brisés, apparemment sans raison, Jaume Baloguero (La secte sans nom, Darkness), donne le ton. Nous voici quelque part entre l'univers d'Incassable de Shyamalan, et sa fameuse maladie rendant les os fragiles, et un classique film avec hôpital potentiellement hanté et déserté. Pour le spectateur, il s'agit donc rapidement de croire ou non en une des pensionnaires qui prétend, comme l'infirmière qui avait le poste avant, que certains évènements ne sont pas tout à fait naturels
Plus classique que ses précédents films, Fragile décevra peut être les fans de Baloguero, car on ne pourra s'empêcher de faire référence à Session de Brad Anderson, à Saint Ange, ou encore au Kingdom de Lars Von Trier. Mais cette nouvelle déclinaison est plutôt réussie. Car Baloguero exploite consciemment son décors, avec un classique second étage désaffecté et des couloirs inquiétants. Il ne verse cependant jamais dans l'excès de sensationnalisme, ni dans l'utilisation des lumières ni dans celle des apparitions.
Son intelligence est de se concentré sur l'arrivée de cette nouvelle infirmière de nuit, au trauma personnel bien amené, hésitant entre paranoïa et lourd secret surgit du passé. Il introduit ainsi quelques fausses pistes que l'excellente interprétation de Calista Flockahrdt (Ally Mac Beal), au personnage vraisemblablement sous influence, permet de légitimer. Ajoutons que la belle idée de la fin, avec un troublant message sur le rôle de certains morts, pourra en émouvoir certains, comme le fut le public de Gérardmer 2006, qui lui décerna son prix.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur