MA VIE DE CHAT
Un film qui manque cruellement de chien !
30 ans après "La Mouche" et 20 ans après "Didier", voici un tout nouveau cas de mutation homme/animal en la personne de Kevin Spacey emprisonné dans la fourrure ébouriffée d’un gros matou. Victime d’un sortilège, l’homme d’affaire d’habitude attiré par tout ce qui brille se retrouve contraint de manger de la pâté peu ragoûtante et de faire ses besoins accroupis dans une litière à la vue de tous. Un pitch séduisant qui promet une multitude de lolcat revisités à la sauce Spacey, voilà de quoi se lécher les babines de plaisir.
Malheureusement, cette agréable sensation ne sera qu’un réflexe pavlovien, car très vite la promesse d’une savoureuse comédie s’éclipse au profit d’une mièvre histoire de famille riche, en proie à des conflits d’intérêt. L’aspect comique de la métamorphose du milliardaire en chat pataud et maladroit ne se résume finalement qu’à quelques réparties cyniques. Cette situation étant surtout prétexte à clouer le bec de l’homme d’affaire égoïste, pour qu’il réalise enfin que sa famille existe et qu’elle souffre de sa mégalomanie.
Un scénario vu et revu qui surfe sur la vague du chat superstar et sur l’image charismatique du Kevin Spacey de "House of cards", faisant miroiter aux producteurs pléthore d’entrées avec une multitude de placements produit. C’est ainsi que toutes les marques de smartphones apparaissent, que les voitures sont souvent filmées de l’extérieur histoire qu’on ne loupe pas le logo sur la calandre. Quant aux croquettes, c’est Fr… qui a remporté le marché. Si vous voulez vraiment rire de bon cœur et en avoir plein les yeux avec nos 30 millions d’amis, mieux vaut changer de salle et aller voir le très réussi "Comme des bêtes", là au moins vous ne serez pas déçus.
Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur