SOY NERO
CONTRE : Niveau -1 – un épuisant parcours d'immigré
Rafi Pitts, auteur iranien de "The Hunter" (Berlinale 2010), a présenté en compétition au Festival de Berlin 2016 son dernier film, dont l'action se situe entre Mexique, États Unis et Afghanistan. Le point de départ est simple, Nero, le personnage principal, affirme être né à Los Angeles et avoir été expulsé faute de papiers. Il tente donc de revenir sur le sol américain et compte bien faire valoir ses droits quitte à s'engager dans l'armée, seule manière d'être reconnu à nouveau comme citoyen américain.
Le scénario adopte donc une forme de parcours du combattant et réussit, dans une première partie tout au moins, à montrer l'absurdité d'une situation, plongeant le jeune immigré dans une logique d'exclusion sans fin. Cependant la récurrence des figures symboliques peu fines s'avère pesante, malgré de bonnes intentions visant à dénoncer le protectionnisme, le communautarisme, ou sur la méfiance des uns envers les autres.
Si l'acteur principal, Johnny Ortiz, ne démérite pas, l'image du passage de la frontière le soir du nouvel an avec feux d'artifices en fond (indécents ou synonymes de rêve), l'usage du revolver par un conducteur pour « établir une limite saine », la situation du frère et de sa femme dans une grande villa (en trafiquants ou servants ?), ou encore le discours sur la rage exprimé par un soldat, offre soit des discours trop explicites, soit des paraboles bien peu légères. Indigeste.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur