LES AVENTURES EXTRAORDINAIRES D'ADÈLE BLANC-SEC
Fidèle à Tardi, mais sans réelle étincelle
En 1912, Adèle Blanc-Sec, jeune journaliste, brave les ordres de son rédacteur en chef en ne se rendant pas au Pérou, mais en préférant chasser la momie en égypte. Elle a en fait des raisons personnelles pour cela, puisqu’elle cherche à récupérer le corps d’un médecin, dont le savoir lui permettrait de guérir enfin sa sœur…
« Improbable ». C'est certainement là le premier mot qui vient à la bouche lorsque l'on lit une BD de Tardi. Et c'est aussi un adjectif qui décrit à merveille l'univers du dernier film de Luc Besson. Décors des années folles savamment travaillé, comme dans la bande dessinée, personnages secondaires datés (voir les merveilles que fait ici Gilles Lellouche, en inspecteur bedonnant) et rencontres incongrues (le professeur cinglé, le ptérodactyle, les momies qui reprennent vie...), tout ici se marie en un charmant mélange, que l'on retrouve bel et bien dans les 8 tomes qui constituent la série « Adèle Blanc-Sec ».
Malheureusement, après un Teaser parfait, inquiétant et mystérieux, Luc Besson a cru bon de révéler beaucoup plus avec une bande-annonce qui gâche un peu le plaisir de la découverte. Et il ne nous avait pas vraiment habitués à cela. Sa maîtrise du cadre, le travail sur la photo, l'amplitude des mouvements de caméra concordent tout à fait à l'esprit de la bande dessinée, offre des vues de Paris imprenables, et distillant une atmosphère mystérieuse. Mais l'atout majeur d'Adèle Blanc-Sec réside dans l'humour un rien pince sans rire basé sur la rigidité de son héroïne, totalement insensible et du coup intrépide, face à un monde dans lequel le fantastique fait irruption, au travers de phénomènes ou créatures du passé.
« Adèle Blanc-Sec » est un peu un rêve d'archéologue, proche de l'univers de « Belphégor », mais aussi, pour le film d' « Indiana Jones ». Cependant, le choix de l'actrice principale, malgré un charme certain, et un caractère que l'on sent trempé, laisse le spectateur sur sa faim. Louise Bourgoin ne donne aucunement envie au spectateur de s'attacher à son personnage. L'ex Miss météo de Canal Plus déploie pourtant ici une énergie certaine, mais elle reste peut-être trop distante et peu impliquée dans sa propre histoire. Restent des effets spéciaux utilisés pour une fois, à des fins comiques, une chanson sympathique de Catherine Ringer, des momies snobinardes, un Mathieu Amalric totalement méconnaissable et un Jean Paul Rouve chasseur tout droit sorti de « Jumanji ». Une expérience à suivre...
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur