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LEAVE IT ON THE FLOOR

Un film de Sheldon Larry

Daté mais dynamique

Un jeune garçon qui s'est fait virer de chez lui se fait voler son porte feuille. Il suit alors le jeune voleur jusque dans un club gay, dans lequel il découvre d'étranges codes, régissant des luttes entre clans. Ayant besoin d'un logement, il va tenter de se faire accepter par l'un d'eux...

"Leave it on the floor" est un film militant homosexuel découvert au Festival de Toronto en 2011, qui rend hommage à tous ces jeunes gens qui se sont fait un jour virer de chez eux par des parents peu enclins à la compréhension, et ont fini par se reconnaître dans une certaine communauté. Parti du documentaire ayant gagné les Teddy awards (prix du meilleur film gay et lesbien du Festival de Berlin), "Paris is burning", l'auteur a imaginé celui-ci en comédie musicale.

Le résultat est un film plutôt improbable, tout droit sorti de la tradition militante de la fin des années 80 – début des années 90, tournant autour d'un club où s'affrontent des « maisons », en chansons et travestissements. Adopté progressivement par le clan de « Queef latina » (admirez la légère contrepèterie), pour en devenir la sex-sirène (sorte de gogo-dancer body-buildé), le personnage principal sera aussi confronté à un choix entre différents hommes le courtisant.

Malgré une histoire assez simpliste qui agace par ses excès de codification du milieu, il faut avouer que la troupe d'acteurs séduit. Elle semble constituée de chanteurs et danseurs de qualité qui donnent beaucoup d'eux-mêmes, particulièrement sur certaines chorégraphies entraînantes. Adeptes du sur-jeux voulu par un genre outrancier, leur spontanéité donne envie d'entonner avec eux les airs et refrains lancinants de chansons aux titres explicites, tels « I'm a loser » ou « Your drama... leave it on the floor ». On admirera donc le travail de cette bande de loufoques, particulièrement sur le sublime « vidéo-clip » que constitue « Justin's gonna call », une ode à la célébrité à venir faisant allusion au fantasme incarné par « Justin Timberlake ».

Au final, même si "Leave it on the floor" semble un film politiquement daté, il n'en reste pas moins d'actualité sur certains points. Partiellement efficace, il provoque finalement l'émotion, notamment lors de l'enterrement d'un des personnages avec l'affrontement entre parents et amis, le tout en chansons. Bourré d'un humour qui ne fait pas toujours mouche il s'avère pourtant instructif, aidant à décrypter un microcosme par ses codes et comportements (et permettant d'user dans le quotidien du fameux glistening ou « gay- listening » dont on vous laissera découvrir la subtile – mais ô combien véridique - signification).

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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