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CARAMEL

Un film de Nadine Labaki

Un quotidien porteur d'espoir à Beurouth

A Beyrouth, trois femmes travaillent dans un institut de beauté. L'une est la maîtresse d'un homme mariée. L'autre va se marier mais n'est plus vierge. La troisième est attirée par les femmes. Elles croisent souvent une cliente, actrice obsédée par son âge, ainsi qu'une vieille voisine qui perd la boule, et dont la soeur, couturière, s'occupe comme elle le peut...

« Caramel » s'ouvre sur des images de casserolles, cuisson, sucre en ébullition, et caramel étiré à la main. Pourtant ce film libanais n'a rien d'un film culinaire, car la pate en question si elle est dévorée gouluement par certain des personnages, servira à épiler plus ou moins douloureusement les clientes du salon de beauté dans lequel se déroule la majeure partie du récit. Car finalement, aussi coloré que ses protagonistes, ce caramel symbolise une de ces cuisines appétissantes que l'on fait entre amis, d'origines différentes, aux aspirations diverses, se mêlant pour le meilleur. Et c'est de ce melting pot culurel que nous parle le scénario enjoué de Nadine Labaki, où se mêlent délicieusement à la fois français, libanais et anglais.

Ses personnages sont au quotidien confrontés aux contradictions et hypocrisies nées de modes de vies basés sur différentes religions et sur une proximité avec un modernisme occidental. Homosexualité cachée, libération des moeurs, amour contrarié, solitude et sacrifice sont ainsi les thèmes fédérateurs de ce joli film, dont la légèreté doit beaucoup à des dialogues positifs et teintés d'un humour salvateur, et à cinq interprètes convainquantes. Résolument coloré, leur monde l'est de par l'effervescence des clientes, des décors et costumes lumineux et une mise en scène toujours tournée vers le ballet des corps. Une petite perle venue d'un certain Beyrouth, auquel la réalisatrice entend rendre hommage.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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