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LE CIEL DE SUELY

Un film de Karim Aïnouz

Bouleversant

Une jeune mère, abandonnée dans son village par un mari peu impliqué, tente d'échapper à la misère et de partir. Elle est prête à employer tous les moyens...

Avec une première partie assez convenue présentant le quotidien peu reluisant d'une jeune mère partageant une maison avec sa grand mère et sa tante, on pouvait craindre le pire de ce film brésilien. Mettant en avant désoeuvrement, attente désespérée d'un amant, père de son gamin, manquant à l'appel, le réalisateur s'y concentre sur les errances nocturnes de la damoiselle qui se laisse d'abord séduire par un jeune homme du cru, puis décide de prendre son destin en main. Rien de bien nouveau jusque là, et un peu de misérabilisme à la clé.

Mais c'est à ce moment là que le film prend un tournant intéressant, dans la loterie que la jeune femme décide d'organiser. Le gros lot consistant simplement en une nuit d'extase avec elle! Entre mépris affiché, brimades et humiliations volontaires, contre vents et marées ce personnage va tout mettre en oeuvre pour pouvoir partir, et laisser derrière elle son quotidien. Ce portrait positif finit donc par toucher, d'autant que l'interprète principale donne chair et âme à son personnage de manière très authentique.

On se prend d'affection pour elle, tout comme l'on comprend le désarroi de ses proches. Avec une caméra proche des visages, une image dans laquelle ressortent les couleurs vives comme autant de lueurs d'espoir et de signes d'une joie oubliée, la réalisatrice montre que le monde existe encore autour de cette fille qui semble se perdre dans son propre but. On ne vous racontera pas la fin, mais on vous invite fortement à la découvrir.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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