ELENI
Le début d'une grande fresque appuyée
On le sait, si les films de Théo Angelopoulos ont le mérite de disposer de plans magnifiques et d'images émouvantes, ils ne font cependant pas dans la légèreté. Les effets sont donc souvent appuyés, et la tristesse des situations ou des destinées, soulignée par des couleurs grises ambiantes et par des cris de douleurs récurrents. Eleni n'échappe pas à la règle, et certains pourront être agacés par tant de malheurs accumulés autour de cette pauvre fille, qui se débat entre pauvreté et décès de proches à répétition.
Mais si on passe outre ces ressorts scénaristiques outranciers, on pourra apprécier le premier épisode d'une trilogie qui couvre l'ensemble du vingtième siècle, et sensée retracée l'histoire de la Grèce. Eleni s'arrête au niveau de la guerre civile, et en montre l'absurdité. Mais ce film est surtout un bijou de composition esthétique, dont les plus belles scènes se déroulent au milieu de l'eau, lors d'inondations aussi catastrophiques que meurtrières. Une belle fable qui devrait prendre de l'ampleur avec ses suites.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur