LES AMANTS DU TEXAS
Caught in a bad romance
Injustement comparée à l’histoire de Bonnie et Clyde, celle de Ruth et Bob est beaucoup plus ordinaire que celle des deux célèbres criminels ; le seul point commun étant celui d’être originaires du Texas. Délits, cavales et gros calibres ne sont pas les attributs de ce couple de jeunes gens, tous deux orphelins, et dont l’amour est simplement pur et naïf, comme le sont tous les premières amours.
Reposant donc essentiellement sur les sentiments qui lient les deux personnages principaux, "Les Amants du Texas" avait besoin de deux acteurs intenses et capables d’incarner une grande fragilité. Malgré ses 38 ans, avec son minois juvénile, Casey Affleck incarne à merveille le jeune homme fougueux et romantique qui donne sa vie pour assurer l’avenir de sa compagne. Face à lui, la nouvelle coqueluche d’Hollywood, la discrète et secrète Rooney Mara, révélée par "Millenium, Les hommes qui n’aimaient pas les femmes", et vue dernièrement dans "Effets secondaires". Bien qu’habituée au rôle plus sombre et fermé dans ses précédents rôles, elle interprète ce rôle de jeune femme amoureuse, puis de mère courage, assez brillamment. Et à l’écran, le couple fonctionne parfaitement, la passion qui les unit étant intensément palpable.
Même si au départ, "Les Amants du Texas" est une simple et banale histoire d’amour, David Lowery a su porter une attention toute particulière au cadre de son histoire et aux détails : il semble fasciner par les paysages désertiques et les champs texans au coucher du soleil, magnifiant la beauté de cette nature aride. Comme pour accentuer la mélancolie du destin brisé de son couple, il berce ses plans d’une musique minimaliste envoûtante, faisant penser aux balades du compositeur germano-britannique Max Richter, qui avait fait la bande son de "Valse avec Bachir" ou "Perfect Sense".
"Les Amants du Texas" fut indéniablement le film le plus romantique et envoûtant de Cannes 2013, et une belle ode à l’amour absolu.
Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur