LAST KISS
Désamour, gloire et beauté
La première apparition de Zach Braff derrière la caméra ne fut finalement pas moins qu’un débarquement réussi dans le monde impitoyable d’Hollywood : « Garden State » est devenu un film culte pour toute une génération et un film à part dans le paysage cinématographique américain.
Pour son retour sur les écrans, il ne faudra se contenter que de la personnalité du comédien, mais en tête d’affiche s’il vous plaît ! Il est le personnage central de "Last kiss" une amourette qui prend le virage décisif de la trentaine avec son lot de remise en question quand on voit sa vie s’enfermer derrière un schéma qu’on ne semble plus maîtriser… mariage, bébé… divorce ? Michael, personnage joué par Braff, prend la sortie de secours de la trahison en flirtant avec une jeunette sexy qui lui fait du gringue. Une réponse à ses questions ? Un appel au secours ? Le scénario prend en piège Michael qui, dès le début du film, choisit les mauvaises issues de secours pour ensuite ne plus jamais retrouver l’entrée principale où un semblant de bonheur le liait à sa compagne Jenna. Il l’a perdue et ne la retrouvera plus, alors qu’il aurait tellement été plus simple de lui prendre la main et de s’exprimer face à elle sur ce qu’on ressent sur soi, sur son couple : quand on flirte avec cette crise existentielle le film a le bon ton de montrer tous les cheminements à éviter (sic), mais il aurait été tellement plus intelligent de décrire une voie possible à emprunter pour sortir de cet état qui nous guette tous peut-être un jour ou l’autre.
Tony Goldwyn, réalisateur de « Last kiss » (vous vous souvenez du méchant copain de Patrick Swayze dans « Ghost », c’est lui !), réalise un film formellement banal sur une histoire bancale mais avec des personnages masculins attachants et féminins gnan-gnan (exception faite de la belle-mère de Michael). Mieux vaut voir ou revoir « Juste un baiser », le film italien qui a inspiré ce « Last kiss ». Goldwyn transforme la sauce italienne épicée en jus insipide qui rappelle les ambiances des meilleures sitcoms US de notre enfance genre « Beverly Hills ».
Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur